Nantes : la famille d'un Français tué dans un commissariat du Caire demande à la justice française d'enquêter sur place

La mère et la soeur d'un enseignant nantais, battu à mort dans un commissariat du Caire à l'automne 2013, demandent à la justice française d'enquêter sur place pour "faire enfin la lumière sur ce qui s'est passé", ont-elles expliqué à nos copnfrères de l'Agence France Presse.

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Éric Lang, qui résidait selon ses proches depuis une vingtaine d'années en Egypte, où il enseignait le français et écrivait, est décédé le 13 septembre 2013 à l'âge de 49 ans, alors qu'il était détenu dans le commissariat de Qasr el-Nil, une semaine après son arrestation dans une rue du Caire.

Selon des responsables des services de sécurité égyptiens qui s'exprimaient quelques jours après sa mort, Éric Lang a été roué de coups par des compagnons de cellule après avoir été arrêté par la police. Ces responsables ont raconté qu'il avait été interpellé parce qu'il ne respectait pas le couvre-feu nocturne en vigueur au Caire, et qu'il était en état d'ivresse. Mais selon ses avocats, il avait été arrêté avant l'heure du couvre-feu.
L'Égypte connaissait alors de graves violences après la destitution par l'armée deux mois plus tôt du premier président élu démocratiquement en Egypte, l'islamiste Morsi, dont 1.400 sympathisants allaient être tués et plus de 15.000 sympathisants emprisonnés.

Les six codétenus égyptiens d'Éric Lang, soupçonnés d'être les auteurs des coups qui ont tué cet enseignant, comparaissent lundi devant un tribunal égyptien pour une nouvelle audience, a indiqué à l'AFP Raphaël Kempf, l'un des avocats de la famille du professeur nantais.

Mais pour les proches, qui ont porté plainte en France, mais aussi auprès des autorités égyptiennes, "il y a d'autres responsables que les porteurs de coups", estime ainsi la soeur de l'enseignant, Karine Lang, qui s'est constituée partie civile avec sa mère.
Elles avaient obtenu en novembre 2014 l'élargissement à Nantes de l'information judiciaire initialement ouverte du chef d'"homicide volontaire" à des faits de "non-assistance à personne en danger" et "atteinte arbitraire à la liberté par une personne exerçant une fonction publique", pour enquêter sur l'attitude de la police égyptienne.


Ça n'avance pas...

La famille avait dès mars 2015, par l'intermédiaire de ses avocats parisiens, demandé à la juge d'instruction nantaise une commission rogatoire internationale pour permettre l'audition de témoins sur place, mais aussi que la magistrate se fasse communiquer certaines pièces par le Quai d'Orsay, des sollicitations restées sans réponse malgré plusieurs relances, déplore Karine Lang, qui dénonce "une inertie de la justice".
"Notre avocat a fourni des pièces, s'est rendu par deux fois en Egypte, mais ça n'avance pas. (...) On a l'impression d'une chape de plomb sur notre histoire", regrette-t-elle encore.
"Moi, c'est la colère qui me fait tenir, qui fait que je ne pleure plus à chaque fois que je parle d'Éric, parce que je pense à lui le matin, je pense à lui dans
la journée, je pense à lui tout le temps (...). La justice, la France n'a rien fait pour nous aider. C'est nous qui avons dû nous dépatouiller pour faire revenir
le corps d'Éric", soupire sa mère, Nicole Prost. 
"On ne sais pas pourquoi il a été massacré", poursuit la septuagénaire, "en colère contre l'État français".

La famille dispose notamment d'un ordre de libération délivré par un magistrat égyptien le lendemain de l'arrestation d'Éric Lang, alors qu'il était démuni de papiers. Sa soeur avait été informée "qu'il allait être extradé". "Et huit jours après, il est retrouvé assassiné", lâche d'une voix émue Karine Lang.
Interrogés par l'AFP, ni le Quai d'Orsay, ni les personnes concernées par ce dossier au tribunal de grande instance de Nantes n'avaient répondu vendredi en fin de journée.

avec AFP
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