Les dictionnaires Larousse et Robert parient sur l'écologie et l'environnement dans leur édition 2016 à paraître d'ici la fin du mois, Le Robert toujours à la pointe y fait entrer la ZAD, Zone d'Aménagement Différé, devenue Zones à Défendre à Notre-Dame-des-Landes par exemple
Les derniers crus des deux célèbres dictionnaires font la part belle aux nouvelles tendances environnementales et gastronomiques, sans faire l'impasse sur les mutations scientifiques ou informatiques, ni sur les autres évolutions sociétales.
En librairie le 21 mai pour le Robert et le 28 pour le Larousse, ces ouvrages sont traditionnellement plus vendus à l'automne, qui sera cette année marqué par la conférence internationale sur le climat à Paris (30 novembre-11 décembre).
Les deux vénérables maisons ont senti le vent et verdi leur registre. Ainsi, "l'anthropocène" (période géologique marquée par l'impact environnemental des activités humaines, ndlr) fait son entrée au Larousse, mais aussi la "durabilité", "l'électrosensibilité", "l'écopastoralisme" et la "particule" (polluante).
La ZAD dans le dico
Dans le Robert, les mots de l'écologie sont un peu plus contestataires. L'emblématique "zadiste", qui s'est fait connaître en tentant d'empêcher la construction d'un aéroport ou d'un barrage, entre au dictionnaire avec la ZAD, du langage administratif Zone d'Aménagement Différé devenu acronyme avec "zone à défendre". On notera par ailleurs que ZAD a fait l'objet d'un dépôt de marque par un opposant à l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes fin 2014.Le Robert accueille aussi les "décroissants", les "climatosceptiques" et l'expression "décarboner". Le mot "déchétarien" acquiert droit de cité: "personne qui se nourrit d'aliments de rebut", explique le Robert.
Le "bolos" et le "melon"
Les deux dictionnaires intronisent en même temps le "bitcoin" et le "big data", ainsi que l'expression "partir en cacahouète". La francophonie livre quelques pépites: "chneuquer" pour "fouiller, fouiner", vient de Suisse, et "siester" pour "faire la sieste", arrive d'Afrique. Le québécois propose "l'égoportrait" en lieu et place du "selfie".En matière politique, rien de plus agaçant qu'un "bolos" (ringard, ndlr) qui aurait attrapé le "melon". Le mot de l'année pourrait être "clivant" pour certains, la "lose" pour d'autres. A moins que "dédiabolisation" ou "rétropédaler" (Larousse) ne prennent le dessus. Le Robert cède au "déclinisme", et au "court-termisme" et rencontre des "nonistes" et des "suprémacistes".
avec AFP