Les dégâts occasionnés par les bêtes sauvages, et notamment, les sangliers, ne cessent d'augmenter. La région des Pays de la Loire n'échappe pas à la règle. Un fléau pour la SNCF.
Petit c'est plutôt craquant. Mais à l'âge adulte, c'est une autre histoire. Un sanglier sauvage peut peser jusqu'à 150 kilos, et son passage dans les cultures ou sur les voies SNCF passe rarement inaperçu.
Dans les campagnes, dans les jardins, ou même en plein centre-ville, comme à Nantes il y a quelques jours, ils sont partout, toujours plus nombreux.
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L'animal est notamment devenu la bête noire de la SNCF.
244 incidents en Pays de la Loire en 2023
"On voit déjà qu'il y a l'étrave qui a été touchée sur le côté, montre Olivier Le Port, directeur du technicentre SNCF des Pays de la Loire, après, tout le côté a été arraché. On voit les pièces tordues".
Ouvert 24 h /24, le technicentre SNCF régional compte sept voies d'atelier. Ce jour-là, cinq d'entre elles accueillent des TER impactés par des animaux sauvages, principalement des sangliers.
L'an dernier, 244 incidents de ce type ont été recensés sur la région. Résultat : des milliers d'euros de réparation, des rames immobilisées entre une journée et plusieurs mois, et évidemment des trains en retard.
"Les endroits critiques en Pays de la Loire sont situés entre Nantes, Angers, Sablé, Le Mans, détaille Amandine Le Guen, du Réseau SNCF, c'est l'axe le plus fréquenté de la région et donc l'axe le plus critique parce que, dès qu'un train est percuté, cela occasionne de nombreux retards pour les voyageurs"
C'est à peu près 30 000 minutes sur l'ensemble de l'année 2022 qui ont été perdues sur l'ensemble des voyageurs en Pays de la Loire
Amandine Le GuenRéseau SNCF
Pour éviter aux animaux de s'approcher des voies, plusieurs pistes sont à l'étude. Cela passe par la multiplication de passages dédiés à la faune sauvage, de clôtures spéciales à des points stratégiques, et par l'usage de répulsifs et de systèmes sonores pour tenir les animaux à distance.
"On n'arrive pas à gérer le problème des sangliers"
Mais la SNCF n'est pas la seule touchée par le problème.
"Ils nous déterrent les cailloux et ils nous les remettent en surface, raconte Jean-Noël Gascoin, éleveur de bovins et responsable chasse de la FNSEA 44, quand on passe avec les machines pour faucher l'herbe pour la ramasser, on peut avoir de la casse sur le matériel".
"On voit bien qu'on n'arrive pas à gérer le problème des sangliers, poursuit l'éleveur, il va falloir s'y atteler, parce que, si ça continue comme ça, ça met aussi en péril des exploitations".
3 900 sangliers ont été prélevés sur la saison 2018-2019 en Loire-Atlantique, plus de 7 000 l'an dernier.
Et les demandes d'indemnisations explosent : 250 000 euros en 2022, 340 000 l'an dernier.
Vincent Raynal avec Fabienne Béranger
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