En Loire-Atlantique plus qu'ailleurs, la voiture reste le moyen de transport le plus utilisé pour se rendre au travail. C'est le constat posé par l'Insee dans son dernier rapport. Chaque matin, à Nantes comme à Saint-Nazaire, 9 personnes sur 10 prennent le volant, faute d'alternative. Les périphéries des villes sont en effet peu ou mal desservies.
C'est le moyen de transport privilégié pour aller au travail : la voiture. Et peu importe le coût du carburant ou l'impact écologique. En Loire-Atlantique, 9 actifs sur 10 s'engouffrent chaque matin dans les embouteillages... par nécessité plus que par choix.
"Les horaires ne sont pas pratiques. J'habite à Genneton et pour venir ici (parking relais du busway à Vertou), je mets 20 mn en voiture, mais si je prends le bus, il faut compter au moins une heure. Donc c'est beaucoup plus simple pour moi de venir en voiture jusqu'ici, et de prendre ensuite les transports en commun...", détaille cette jeune salariée.
Vélo, bus, train... Les trajets ne sont pas toujours adaptés au profil des salariés. Là où les cadres et les habitants du centre-ville sautent chaque matin dans un tramway pour rejoindre leur bureau, les ouvriers, nombreux en Loire-Atlantique, n'ont pas le choix. Ils sont obligés de prendre le volant pour arriver jusqu'aux usines, peu ou pas desservies par les transports en commun.
Beaucoup d'emplois industriels situés en périphérie
"En Loire-Atlantique, on a un tissu productif qui est assez particulier, avec des emplois tertiaires, comme partout ailleurs, mais aussi des emplois industriels, qui eux, sont localisés plus en périphérie, explique Nathalie Cloarec, directrice adjointe de l'Insee des Pays de la Loire. C'est donc beaucoup d'actifs qui n'ont pas de solution de transports en commun".
En 2022, les transports en commun ont représenté 138 millions de voyages. C'est moins que dans d'autres agglomérations comparables. La faute à un maillage en inadéquation avec les bassins d'emplois.
Je travaille de nuit, et il n'y a aucun transport en commun à l'heure où je commence
Un ouvrier spécialisé
"Je prends la voiture parce que je n'ai pas d'autres choix. Pour aller à Rezé, j'en ai pour une heure et demie avec les transports en commun. Donc je préfère prendre ma voiture", reconnaît cet automobiliste nantais.
Faute d'alternatives, reste le covoiturage, alors que 90 % des travailleurs sont seuls dans leur véhicule.
Un reportage de Céline Dupeyrat, Juliette Poirier et Nicolas Guilbaud
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