À Nantes après la fusillade de mercredi dernier, l'émotion des habitants du quartier des Dervallières reste vive. Si aujourd'hui, les jours de l'adolescent de 17 ans grièvement blessé au cours d'une fusillade, ne sont plus en danger pour certains habitants, le retour au quotidien est difficile.
Le quartier des Dervallières, Elodie Beau et Ludovic Leroux y habitent depuis plus de quinze ans.
Mais depuis plusieurs années, ils assistent à des scènes de violences, comme celle qui s'est déroulée de mercredi, de plus en plus fréquentes.
"La journée ça peut être calme, indique Ludovic, c'est plus en début de soirée, et jusqu'à 1heure du matin 2 heures, c'est plus le soir... mais là plus ça va, plus ça devient la journée. Là, en quelques jours, il y a eu plusieurs trucs qui se sont passés dans la journée".
"On a peur, ajoute Elodie, sa femme, des fois, on a peur de sortir. On se dit tiens est-ce qu'on va se faire agresser, est-ce qu'on va se faire tirer dessus, qu'est-ce qui va se passer, est-ce que je peux laisser mon fils, mon gamin sortir ? ". Il y a dix ans, Elodie ne se serait pas posé la question mais aujourd'hui l'inquiétude est permanente.
Pas totalement en sécurité
Même lorsqu'ils sont dans leur appartement, juché au cinquième étage d'un immeuble, Elodie, Ludovic et leurs deux enfants de 5 et 13 ans, ne se sentent pas totalement en sécurité.
"Mon fils, un soir, était à la fenêtre et juste en haut de ma rue là, ça a tiré et du coup j'ai dit à mon fils directement 'recule de la fenêtre va au plus loin vers le fond du mur' parce qu'on ne sait jamais une balle perdue, ça peut arriver" témoigne le père de famille.
"Il faut en parler à nos enfants, explique Elodie, parce qu' ils ne savent pas comment réagir et je pense que c'est bien de leur dire la vérité, leur expliquer calmement avec des mots qu'ils comprennent, mais je pense que c'est bien qu'il sachent".
Lassé des violences, le couple cherche désormais à déménager et quitter ce quartier auquel il reste attaché.