Aéroport de Nantes-Atlantique : Il faut "relancer d'urgence" sa modernisation, préconise un rapport sénatorial

Après deux mois d'enquêtes et des dizaines d'auditions, la mission sénatoriale a rendu son rapport ce mercredi 20 décembre concernant l'avenir de l'aéroport de Nantes-Atlantique. Six ans après l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, les sénateurs formulent 15 recommandations.

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Quelques jours après le lancement d'un nouvel appel d'offres par le gouvernement, le rapport de la mission sénatoriale appelle à "agir au plus vite pour la modernisation de l'aéroport" avec pour mission de rester "à l'écoute des acteurs locaux", de "maîtriser l'impact environnemental" et de "faire de la santé des populations riveraines une priorité". 

Didier Mandelli, sénateur LR de Vendée, a présenté ce rapport à l'issue d'une "mission flash" menée afin de comprendre "pourquoi, près de six ans après l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, la modernisation de l'aéroport de Nantes Atlantique est toujours au point mort", après l'annulation en octobre dernier d'un appel d'offres lancé en 2019. Le gouvernement a annoncé le 15 décembre le lancement d'un nouvel appel d'offres.

"L’aéroport demeure dans un état de vétusté avéré et la qualité de service y est toujours insuffisante, au détriment des voyageurs et des compagnies aériennes", souligne le rapport.

Lors d'une conférence de presse, le sénateur a dit souhaiter "donner un nouveau souffle au projet" à travers plusieurs propositions. La commission a adopté à l’unanimité 15 recommandations.

Pour l'élargissement du couvre-feu

Les auteurs veulent "assurer une intégration durable de l'aéroport dans son environnement" et recommandent "le lancement d’une étude destinée à mesurer les effets des nuisances issues de l’aéroport sur la réserve naturelle nationale du lac de Grand-Lieu, l’établissement d’un cahier des charges plus ambitieux sur le plan environnemental pour le prochain appel d’offres."

Didier Mandelli s'est ainsi dit très hostile à l'hypothèse d'un allongement de la piste de l'aéroport, "qui posait énormément de difficultés pour un bénéfice en matière de nuisances sonores loin d'être majeur" selon lui. 

Le rapport préconise également de renforcer le couvre-feu à l’aéroport de Nantes Atlantique et d'en améliorer son application, en interdisant les atterrissages avant 7 heures du matin et les décollages après 21 heures et en doublant le plafond des amendes de l’Acnusa en cas de non-respect du couvre-feu. Le couvre-feu actuel court de minuit à 6 heures du matin. Il préconise aussi le renouvellement des flottes d’aéronefs utilisés à l’aéroport de Nantes.

Pour l'augmentation des aides à l'insonorisation des riverains

Pour soulager les riverains, le rapport recommande aussi "le rehaussement du plafond des aides à l'insonorisation en tenant compte de l'inflation. Les aides à l’insonorisation sont en effet plafonnées à un niveau fixé en 2011 alors que le coût des travaux a augmenté de 33,4 % depuis cette année. À cet égard, le rehaussement de 25 % de ce plafond annoncé par le Gouvernement n’est pas à la hauteur des besoins", souligne le rapport.

Le rapport préconise le guidage par satellite pour atterrir à Nantes afin de limiter les nuisances sonores autour de l’aéroport de Nantes Atlantique et assurer une meilleure sécurité des vols.

Le rapport de la mission sénatoriale est très critique envers l'État concernant sa gestion du dossier, relevant notamment le recours massif à des cabinets privés pour un montant de près de 12 millions d'euros.

Reste à savoir si le gouvernement tiendra compte de ce rapport. Après l'annulation du précédent appel d'offres, le ministre des Transports avait prévu un décalage d'environ deux ans du projet de réaménagement.  

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