Pas facile de reprendre le cours du métro-boulot-dodo après des congés prolongés. D'autant plus quand le "spleen" de la rentrée s'invite. Voici quelques pistes pour surpasser ces petits coups de blues temporaires.
Les pieds traînent et les têtes font grise mine. Après la trêve estivale, la rentrée pointe le bout de son nez. Pour les enfants comme pour les adultes, il est ainsi temps de tourner le dos au doux vent des vacances d'été.
Et ce n'est pas toujours facile de se replonger dans le tumulte du train-train quotidien. Pour Manon, 32 ans, le plus dur va être de ne plus pouvoir passer la journée avec ses enfants.
Je n'ai pas spécialement envie de retourner au travail
Manon32 ans
"Je viens de passer un mois de vacances à profiter avec eux, à les voir grandir. C'était agréable, alors je n'ai pas spécialement envie de retourner au travail", admet la Nantaise qui dit ressentir un brin de "blues". Une émotion qui mêle angoisse et nonchalance à l'aube de la rentrée.
Manon n'est pas la seule dans ce cas. D'après un sondage Harris Interactive publié en 2019, près de 49 % des Français seraient épris par ce sentiment quand arrive la fin de l'été.
Petite déprime passagère
Nulle crainte, ce coup de blues n'a rien de bien méchant. "Après une longue période de changement de rythme, c'est un sentiment normal et on s'en remet chaque année, rassure Line Mourey, psychologue clinicienne. Mais pour ne pas trop se laisser submerger par cette petite déprime passagère, elle a quelques astuces.
Vous passez des heures à regarder vos photos de vacances et l'envie d'un nouveau dépaysement vous titille déjà ? Dans ce cas, n'hésitez pas à programmer votre future escapade. "Cela permet de se donner un objectif et de surtout faire vivre le sentiment de hâte qui est toujours une émotion positive", détaille la psychologue.
C'est en s'accordant du temps pour des activités qu'on casse la routine
Line MoureyPsychologue clinicienne
Toutefois, attention : la vie quotidienne ne doit pas devenir qu'un mauvais moment à passer entre deux départs en vacances. Pour éviter ça, Line Mourey conseille de s'accorder des sas de décompression tout au long de l'année. "Partir le temps d'un week-end, aller au cinéma le soir, sortir avec des amis… C'est en s'accordant du temps pour des activités qu'on casse la routine", promet-elle.
Puis, tout simplement, n'est-ce pas agréable de passer ses soirées sous la couette à regarder des séries quand rentrée rime avec raccourcissements des journées ? "L'arrivée de l'automne et de l'hiver, c'est aussi le retour des dégustations de chocolat chaud et des raclettes entre copains. Les petits plaisirs ne se résument pas qu'à l'été", soutient la psychologue.
Septembre, une période de nouveauté ?
Et si tout ça ne vous convainc pas, Line Mourey propose de voir le verre à moitié plein en rappelant que la rentrée est aussi une période de nouveauté : "On voit souvent l'approche du mois de septembre comme le retour de la routine. Dans les faits, ça peut aussi être l'occasion de s'en créer une nouvelle, que ce soit en s'engageant dans des associations, en s'inscrivant à des activités."
C'est aussi l'occasion de prendre quelques bonnes résolutions. "Pourquoi pas se mettre un peu au sport ? Ou s'essayer au dessin, à la peinture, à la cuisine… ?", énumère la clinicienne. Et, à l'instar de celles de janvier, elles sont davantage destinées à nous stimuler plutôt qu'à être respectée.
Mais si le coup de blues persiste au fil des mois et que rien ne l'atténue, c'est qu'il laisse place à la dépression. "Dans ce cas, il faut aller consulter un médecin parce que la petite déprime de la rentrée ne doit pas être pathologique", prévient Line Mourey.
À LIRE AUSSI : Inflation, augmentation des loyers, hausse du tarif des transports… Le coût de la vie étudiante bondit à Nantes
Plus de stress pour les femmes
Quand on est parent, la rentrée se voit généralement en double. D'un côté, il y a le retour au bureau, de l'autre, la rentrée scolaire. Celle-ci, elle se prépare en amont. Entre l'inscription à l'école, l'achat des fournitures et la recherche d'une activité sportive ou culturelle… Parfois, il faut mieux s'y prendre en avance.
Et tout ça, c'est encore souvent la mère qui s'en charge. Rien que pour les fournitures scolaires, 64 % des femmes déclarent s’être occupées seules de leurs achats, dans une étude de l'IFOP réalisée en août 2023. Dans ce même sondage, elles sont aussi près de deux fois plus nombreuses à déclarer avoir inscrit les enfants à l’école ou aux activités périscolaires et/ou sportives (55 % des femmes contre 27 % des hommes ayant répondu).
"C'est vrai que rentrée rime avec to do list pour les mamans", déplore Line Mourey. La psychologue raconte que c'est une préoccupation qui anime bon nombre de ses patientes. Pour éviter un effet de surmenage, il n'y a pas de secret : le père aussi doit prendre le départ de cette dernière ligne droite avant le jour J.
Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv