"Bonjour la démocratie !" À Nantes, une manifestation contre le gouvernement de Michel Barnier

Environ 200 manifestants se sont rassemblés à Nantes, samedi 21 septembre, pour protester contre la constitution d'un gouvernement par Michel Barnier. Ils dénoncent la nomination par Emmanuel Macron d'un Premier ministre issu d'un parti arrivé 4e aux élections législatives.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un groupe d'environ 200 personnes s'est rassemblé à Nantes (Loire-Atlantique), samedi 21 septembre en début d'après-midi, pour protester contre la constitution d'un gouvernement par Michel Barnier. Le nouveau Premier ministre devrait dévoiler la liste de ses ministres dans la soirée.

Les manifestants répondaient à un appel national lancé par plusieurs organisations de gauche, des associations comme Greenpeace et Attac, des syndicats étudiants ou encore les partis La France insoumise et Les Écologistes.

Ils déplorent la nomination à Matignon de Michel Barnier, désigné Premier ministre par Emmanuel Macron le 5 septembre. L'homme politique de 73 ans, ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, est issu du parti Les Républicains, qui a remporté 39 sièges à l'Assemblée lors des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet. Son parti n'est donc que la quatrième force dans l'hémicycle, derrière le Nouveau Front populaire (178 sièges), Ensemble (150) et le Rassemblement national (142).

Le rassemblement a débuté vers 14 heures en centre-ville, sous la pluie et entouré d'une forte présence policière.

"Bonjour la démocratie !"

"Il y a un résultat d'élection et c'est le parti qui a le moins de députés qui va se retrouver au pouvoir. Tout ça est absolument scandaleux", résume Sylvie, une retraitée. "C'est un manque de respect de la démocratie, abonde un autre manifestant, venu de Pornic. Je croyais qu'on était en démocratie. On ne respecte pas le vote. Bonjour la démocratie !", ironise-t-il.

La même colère se retrouve un peu plus loin, auprès d'Adriano, un jeune homme dans sa vingtaine. "Il y a une élection qui a été gagnée par le NFP. Il faut montrer aux gens que ce n’est pas parce qu'on nous vole une élection qu'il faut se résigner, avance-t-il, le ton calme et déterminé. Il y a des gens qui sont encore bouillants de rage parce qu'il y a un président qui a fait fi des résultats, alors que lui-même avait posé la destitution en disant que c'était pour donner la voix au peuple", fustige le jeune ingénieur.

Au milieu de la foule, Julie Laernoes, députée (Les Écologistes) de la 4e circonscription de Loire-Atlantique, donne de la voix. "Le risque démocratique est grand devant un Emmanuel Macron qui nie le résultat des élections législatives et qui fait passer le message que voter, aujourd'hui, ne sert plus à rien", lance-t-elle dans un mégaphone.

Gouvernement droitier

Alors que Michel Barnier devrait dévoiler la composition de son gouvernement ce samedi, certains noms de ministres sont déjà apparus dans la presse. Le Vendéen Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs Les Républicains, s'apprêterait ainsi à rejoindre l'Intérieur ou la Justice. La Nantaise Laurence Garnier, sénatrice de Loire-Atlantique, a été évoquée pour prendre la tête d'un ministère de la Famille.

Dans la foule, ces deux personnalités sont pointées du doigt pour leurs positions conservatrices, l'un et l'autre ayant été des opposants au mariage de couples de même sexe et à l'inscription du droit à l'IVG dans la constitution. "C'est des noms qu'on a déjà entendus avant, qui sont connus pour leurs positions contre le mariage pour tous, pour l'interdiction de la transition chez les mineurs, pour le recul de nos droits en général, déplore Anaïs Besse, secrétaire du centre LGBTQIA+ de Nantes. Nos financements sont en danger, c'est inquiétant pour les droits LGBT".

Rejet d'Emmanuel Macron

"Il y a un rejet massif de la politique de Macron et on va se retrouver avec les mêmes, encore plus à droite. On est partis pour la même politique que ce qu'on vient de sanctionner", déplore Claire, une retraitée. Pour elle, "la sécurité sociale, l'école, l'hôpital, c'est tout ça qui est en jeu", alors que le parti de Michel Barnier a fait du contrôle des dépenses publiques son cheval de bataille. La députée Julie Laernoes craint "l'austérité sur le budget" alors que, selon elle, "les services publics sont à l'agonie".

Pour certains des protestataires, la solution est toute trouvée : "Macron, destitution !", affiche un tract distribué entre manifestants. Des députés insoumis et écologistes affirment vouloir voter la destitution du président de la République et menacent de censurer le gouvernement de Michel Barnier. Faute de majorité absolue à l'Assemblée, leurs chances de réussite sont très maigres, à moins de voter en cœur avec d'autres groupes dans l'hémicycle, notamment le Rassemblement national. "On va essayer de faire tomber ce gouvernement puisqu'il n'est pas légitime d'un point de vue démocratique", annonce tout de même Julie Laernoes, une écharpe tricolore de parlementaire sur l'épaule.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité