Bouguenais, près de Nantes : la maire prône "l'humanité et la fermeté" avec les Roms du quartier de la Neustrie

À Bouguenais en Loire-Atlantique, ne restent que quelques décombres du camp de Roms partiellement détruit par un incendie en avril dernier. À proximité, des bungalows sont en cours d'installation pour accueillir les familles qui souhaitent s'engager dans un contrat de citoyenneté.

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Le feu avait pour partie détruit un camp de Roms situé dans le quartier de la Neustrie à Bouguenais au sud-ouest de Nantes le 23 avril dernier. Aussitôt Sandra Impériale, la maire nouvellement élue, a pris à cœur de mettre un terme à des conditions de vie, insalubres autant qu'inhumaines, pour les Roms qui survivaient là depuis neuf ans.

"J'ai été reçue par Madame Chaïb en juillet dernier", sous-préfète chargée de mission pour la politique de la ville et l'insertion économique et sociale auprès du préfet des Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique. "Elle a fait "le constat que les conditions étaient inacceptables et qu'il était inenvisageable d'expulser, qu'il fallait trouver des solutions humaines et fermes".

Humanité et fermeté

"Nous avions fait un comptage de domiciliation avant le drame", soit environ 120 personnes, "ils sont désormais 66 après l'incendie. Il y avait des trafics qui profitaient de la précarité. Les personnes, qui ne souhaitaient pas être domiciliées, repérées, et traitées ensuite par un contrat réciproque, sont parties d'elles-mêmes, de manière naturelle".

Deux personnes ont été gravement brûlées dans l'incendie de leur taudis. Dont une jeune fille autiste qui avait échappé aux services sociaux, et qui sera désormais prise en charge. Un tiers des cabanes a été détruit. "Nous avons décidé de les héberger dans des tentes avec la Protection Civile dans le gymnase de la Neustrie".


"Notre idée a toujours été l'humanité et la fermeté, Pour moi c'était un enjeu vis à vis des Bouguenaisiens qui habitent de manière licite, et vis à vis des migrants d'Europe de l'est qui sont là depuis neuf ans, de les responsabiliser, de demander à ce que la scolarisation soit systématique".

Le collège à proximité, comme les autres écoles de Bouguenais, se sont véritablement engagés pour accueillir les enfants Roms. Il y a aussi un contrat de nettoiement, "ils nettoient et le gymnase est propre". Les agents municipaux passent voir si tout va bien. "En plus du contrat de scolarisation et de nettoiement, j'ai demandé à ce qu'il y ait une alphabétisation systématique".

L'association Trajectoires, mandatée par l'État va encadrer les choses, pour qu'à la suite de l'installation des bungalows, "il y ait véritablement une réciprocité, en termes d'insertion et de professionnalisation. Deux tiers d'entre eux travaillent dans le maraichage notamment, mais je souhaite que la majorité puisse travailler et que les enfants soient scolarisés à Bouguenais".

Pas de doute pour madame la Maire on ne peut sortir de cette situation que par un contrat de citoyenneté. "Pour moi être citoyen c'est avoir accès à l'éducation, avoir accès à la langue française, en plus de leur langue européenne et c'est aussi avoir un engagement de responsabilité".

Une maire sensible à la discrimination des Roms

Sandra Impériale, avant d'être élue maire de Bouguenais, par ces études d'histoire, avait déjà fait connaissance avec la population Rom d'Europe de l'est, en Roumanie principalement. "Ce sont des populations qui ont été avec les personnes juives, homosexuelles, tziganes, à être déportées massivement de Roumanie vers les camps de concentration nazis. Elles ont été discriminées au temps du communisme, et depuis la situation n'a pas évolué. C'est une histoire peu connue, que les historiens explorent depuis peu".

Les Roms font encore l'objet de discriminations en Roumanie, bien supérieures à celles constatées en France. L'Union Européenne depuis 10 ans a mis en place un programme d'aide sans parvenir à trouver la bonne solution. "Les renvoyer, ils reviennent, les déplacer sans traiter le problème en les mettant tout le temps à la marge, c'est inextricable. J'ai vu des jeunes Roms atteints du Sida, vivant dans les égouts de Timisoara, abandonnés par leurs parents, se shootant à la colle pour supporter le froid à -20° C".

"J'ai été sensibilisée à leur problème il y a dix ans, précise Sandra Impériale, je m'étais dit que si un jour j'étais élue, je prendrais cette problématique à bras le corps si elle me concernait. Et si je ne suis pas réélue dans six ans pour cette action, ce ne sera pas grave, je pourrai me regarder dans la glace".

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