"C'est indispensable mais 8 agents ce n'est pas assez ! ", les Rezéens disent oui à 71,85% à la création d'une police municipale

Le vote a eu lieu ce dimanche 2 octobre. Les rezéens se sont très peu déplacés pour cette consultation citoyenne. Le taux de participation est de seulement 20,08%. Mais ils ont choisi. Et ils ont dit oui à la création d'une police municipale dans cette ville de l'agglomération nantaise qui compte 42000 habitants.

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On a rouvert les bureaux de vote ce dimanche 2 octobre à Rezé. Les habitants de cette commune de l'agglomération nantaise qui compte 42000 habitants étaient appelés aux urnes. Avec pour mission de décider. Êtes-vous pour ou contre la création d'une police municipale ? Une question  compliquée d'autant qu'elle renvoie à un sujet d'actualité brûlant qui a fait les gros titres ces derniers jours. Les évènements violents et les affaires criminelles qui se sont enchainés la semaine passée ne sont sans doute pas étrangers au résultat du vote.

"Plus de surveillance et plus de rondes notamment la nuit"

"J'ai voté ! Je suis pour une police municipale. Bon ce n'est que 8 personnes donc il faudra voir à l'usage. C'est indispensable mais ce n'est pas assez ! J'attends un peu plus de surveillance, plus de rondes notamment la nuit où ça circule pas mal", explique une électrice rezéenne.

Ça fait 14 ans que je vis sur la commune. J'ai eu droit a pas mal d'incivilités. On a brûlé ma haie. J'ai été cambriolée. J'ai un petit chemin piétonnier qui borde ma maison. Il est agréable la journée mais la nuit des voitures stationnent et cela donne un très fort sentiment d'insécurité

Une électrice rezéenne

"Il y a des phénomènes de violence, ici comme ailleurs sur l'agglomération", constate un couple qui sort du bureau de vote. Jean et son épouse ont voté non.

La police municipale a des moyens d'action plutôt minimes. C'est le devoir de l'Etat de protéger les citoyens. Les communes n'ont pas à faire des dépenses supplémentaires

Les cambriolages, ils connaissent. Ils ont été victimes d'une intrusion qui s'est bien terminée grâce à l'alarme de leur maison qui a donné l'alerte. Une police municipale ? "Elle ne pourrait rien faire. Quand à la police nationale ils vous demandent de faire une pré-plainte sur internet. Et les grilles du commissariat de Rezé sont souvent complétement fermées", ajoute le couple.

"Voter n'est pas un droit mais un devoir"

"On nous a demandé notre avis, c'est important de se déplacer. Moi j'estime que voter n'est pas un droit mais un devoir", glissent des habitants qui n'en diront pas plus sur leur choix.

"Ça m'intéresse bougrement. Mais on a déjà la police nationale et la gendarmerie", ajoute une rezéenne qui quitte l'isoloir.  

Une police de proximité comme ils disent, sans arme qui n'interviendra pas sur les cambriolages ni sur les dealers qui nous gangrènent je vois pas bien l'intérêt. Surtout si c'est juste pour nous mettre des prunes pour le stationnement !

Une habitante de Rezé

Cette consultation, était une promesse de l'équipe municipale qui voulait en faire un modèle de démocratie participative. Agnès Bourgeais, maire de Rezé prend acte du faible taux de participation et du résultat. 

"Ce dimanche 2 octobre, cette première consultation locale pour Rezé s’est tenue, dans un contexte difficile : avec un taux de participation très faible sur les dernières élections (élections présidentielles en avril et élections législatives en juin dernier). Malgré tout, les Rezéeennes et les Rezéens se sont aujourd’hui déplacés : le taux de participation s’élève à 20,08 %, soit un votant sur cinq. Je salue leur implication citoyenne à travers ce geste", a réagi Agnès Bourgeais.

"Si elle est nécessaire nous assumerons une action répressive"


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La Ville prend ici et aujourd’hui sa part dans sa réponse à l’insécurité et à la cohésion sociale. Les incidents constatés la nuit relèvent de la police nationale. Néanmoins, la présence humaine, assurée par des agents municipaux, sera renforcée dans les lieux les plus fréquentés, dans tous les quartiers, jusqu’à 20h et les week-ends lors d’événements. Si elle est nécessaire, nous assumerons une action répressive. Malgré tout, le dialogue sera toujours privilégié", ajoute la maire de Rezé.

La police municipale luttera contre toutes les incivilités, appliquera des sanctions et ne sera pas armée. Elle s’inscrira dans une logique de prévention, de médiation et d’accompagnement. Ses missions relèveront des compétences de police du maire

Agnès Bourgeais

Maire de Rezé

  "Aucune majorité municipale n’est allée aussi loin sur cette question".

 

"Je tiens néanmoins à rappeler que les collectivités ne peuvent pas tout faire, la sécurité est une prérogative de l’Etat. C’est aussi une question de services publics : ceux de l’éducation nationale, de la santé, de la justice sont démantelés par le gouvernement. Ce qui créent des situations catastrophiques", conclut Agnès Bourgeais, maire de Rezé 

Au-delà du problème de la police municipale ou nationale, l’inégalité sociale fait le terreau de cette violence. Et pour pouvoir lutter contre, il faut des moyens, notamment humain. L’Etat doit l’entendre

Agnès Bourgeais

Maire de Rezé

8 agents seront recrutés : 6 policiers municipaux maximum (46000 euros par agent et par an), un ASVP (41000 euros) et un médiateur (39000 euros).

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