"Il faut qu'un maximum de citoyens se déplacent ! " Y aura t-il ou non une police municipale à Rezé ? Les habitants votent le 2 octobre prochain

C'était une promesse de campagne de l'équipe rezéenne : huit postes d'agents supplémentaires sur la voie publique. Policiers municipaux, ASVP, médiateurs, ce sera aux habitants de choisir. La ville, engagée dans une démarche de démocratie participative, organise une consultation citoyenne le 2 octobre prochain.

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Rezé, au sud de Nantes, 42 000 habitants. Et un sentiment d'insécurité grandissant dans la population. En 2019, les chiffres en matière de délinquance ont explosé, notamment celui des cambriolages.

La tranquillité publique était au coeur de la campagne des dernières élections. Le 2 octobre prochain, les citoyens sont appelés aux urnes. Ils devront se prononcer pour ou contre la création d'une police municipale.

Le sujet est clivant. Il divise la population. Sur le terrain de pétanque proche de la médiathèque, quartier du Château, les discussions vont bon train.

"Il faut une police municipale, pas une municipale à quatre bonhommes hein ! Il en faut au moins une dizaine. C'est indispensable aujourd'hui. Il y a des vols partout, partout, partout", estime Marcel.

"Des vols, des incivilités, tout ce que tu veux, il y a tout",  confirme Michel un autre habitant.

"Moi je suis contre. La police nationale n'a déjà pas les moyens de faire son boulot. je ne vois pas pourquoi on va faire une création de postes en plus", ajoute le bouliste.

Les gars, ils ne pourront rien faire de plus. Ils vont se balader dans le secteur, ce sera leur seul moyen d'action.

Michel

Un habitant de Rezé

Les gens confondent à cause de l'uniforme

Sur le terrain pour l'instant : sept agents de surveillance de la voie publique. Ces ASVP gèrent les déchets sauvages, la question des logements insalubres et contrôlent les stationnements.

Pour la gestion des conflits du quotidien, six médiateurs quadrillent les différents quartiers de la ville.

Des fois on nous interpelle pour nous dire, on m'a volé mon scooter. Je réponds allez voir la police. Les gens confondent à cause de l'uniforme

Farid Bouffeffous

ASVP, ville de Rezé

"On fait de la gestion de conflit de voisinage. On gère aussi toutes les situations complexes, comme les violences conjugales et intrafamiliales. Nous nous occupons aussi des personnes atteintes de troubles psy ou isolées qu'elles soient âgées ou non", décrit Céline Ronsard, médiatrice à Rezé depuis 1999.

Le coeur de la médiation, c'est tout le temps parler, parler, parler et surtout écouter, pour entendre le citoyen et bien entendre et comprendre sa problématique

Céline Rontard

Médiatrice à la ville de Rezé

D'ici la fin du mandat, en 2026, huit nouveaux postes seront crées. ASVP, médiateurs ou policiers municipaux ? Aux habitants de choisir. Courant septembre, quatre réunions publiques ont été organisées.

L'occasion pour les élus de justifier le choix d'une consultation citoyenne. Et surtout de bien différencier les missions de chacun.

Contrairement à ce croient de nombreux Rezéens, la police municipale n'a aucun pouvoir d'enquête. Elle ne pourrait donc pas agir sur les cambriolages et les trafics. Deux points noirs qui inquiètent la population au quotidien.

On ne va pas dire aux gens "la police municipale va résoudre vos problèmes", ce serait faux ce serait malhonnête de notre part

Agnès Bourgeais

Maire de Rezé

durée de la vidéo : 00h03mn52s
C'était une promesse de campagne de l'équipe rezéenne : la création de 8 agents supplémentaires sur la voie publique. Policiers municipaux, ASVP, médiateurs, ce sera aux habitants de choisir. La ville, engagée dans une démarche de démocratie participative, organise une consultation citoyenne le 2 octobre prochain. ©Reportage de Céline Dupeyrat, Jean-Marc Lalier, Laurent Bellanger, Christophe Person

Tisser la confiance

"Nous nous rendons bien compte que nous avons besoin de lien renforcé et d'une présence plus forte sur l'espace public. Cela permet de tisser la confiance, de faire remonter les informations, à accroitre le sentiment de sécurité. C'est un champ que l'Etat a malheureusement abandonné et qui est essentiel. Nous embaucherons donc huit agents qui seront sur l'espace public", ajoute Jean-Christophe Faës , adjoint au Pôle tranquillité publique, à la prévention, et à la conciliation.

A Rezé; aux dires des élus, "la police nationale est débordée".

Le commissariat ferme à 18 heures. Il est en partie fermé le week-end, juste ouvert le samedi matin. Trois patrouilles sillonnent un territoire de 60 000 habitants. C'est dérisoire !

Un élu rezéen

Ce soir-là dans la salle les témoignages s'enchainent : "J'ai été cambriolée quatre fois. Avec la torche dans le visage en pleine nuit ou carrément en pleine journée". Il y a du fatalisme dans la voix de cette habitante lorsqu'elle prend le micro. Alors une police municipale, " elle dit oui."

D'autres préfèrent la prévention à la répression. "Il faut plus de médiateurs", lance une participante à la réunion publique.

Il faut privilégier la solidarité, l'accompagnement, l'éducation et mettre l'Etat face à ses responsabilités

Une habitante de Rezé

"Les gens ont peur qu'une police municipale coûte cher. Moi je pense que police municipale et nationale sont complémentaires. Je suis bien consciente qu'ils n'ont pas les mêmes pouvoirs d'action. 8 postes ça ne fera pas une grande différence mais on a toujours la peur du gendarme", estime une autre Rezéenne.

La création d'une police municipale couterait plus chère : un médiateur revient à 39 000 euros par an, un ASVP 41 000 et un policier municipal 46 000 euros.

Je n'ai jamais été cambriolée, je n'ai jamais été agressée donc je ne ressens pas cette insécurité dont parlent certains

Christine

Habitante de Rezé

"Quoi qu'il en soit. On nous consulte, on nous demande de choisir, ça c'est une très bonne chose. Il faut en parler entre voisins pour qu'un maximum de citoyens et de citoyennes puissent aller voter", conclut Catherine qui vit a Rezé depuis 50 ans.

La consultation aura lieu le 2 octobre prochain de 8 heures à 18 heures dans les bureaux de vote habituel. Les procurations sont acceptées. La municipalité l'affirme sans aucune ambiguïté : quel que soit le taux de participation, le résultat du vote sera respecté et appliqué.

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