Ce n'est pas une première ! Avec son déambulateur, Tatie Michèle avait marché pendant plus de deux jours en août dernier le long du canal de Nantes à Brest pour sensibiliser au handicap et distribuer des dons. Le 13 septembre, elle remet ça...mais elle cherche des accompagnants.
Rien ne l'arrête, celle que l'on surnomme affectueusement et à très juste titre "Tatie Michèle" a de l'énergie à revendre. Appuyée sur son déambulateur qui l'aide à supporter un mal dont elle ne veut rien dire, elle est prête à repartir. Un nouveau défi après une première marche prévue sur quatre jours le long du canal de Nantes à Brest.
En août dernier, cette habitante de Rezé en Loire-Atlantique s'est élancée du port de Blain. Son objectif : sensibiliser le public au handicap et faire des dons à des associations. Mais Michèle ne récolte pas. C'est elle qui met la main la poche.
La septuagénaire, qui en dit peu sur elle, a du caractère. Notre coup de fil tombe mal :
"Je n'ai pas franchement le temps de vous parler ! Faut que j'aille à la poste et il fait très chaud là. Et puis je n'ai toujours pas trouvé d'accompagnants. J'ai autre chose à faire !".
Au téléphone l'accueil est un peu sec, mais la dame se radoucit vite pour nous livrer ses intentions.
Une première étape en 2 jours au lieu de 4
Sur ses maladies qui la contraignent au quotidien, Michèle ne dira pas un mot : "Je n'ai absolument pas envie de m'étendre là dessus. Si j'ai un déambulateur, vous vous en doutez, c'est que je ne peux pas marcher. J'ai d'autres soucis de santé que je tairai par discrétion. Et puis j'ai 79 ans", rappelle la septuagénaire.
La première marche a démarré le 17 août. "J'avais le soutien des habitants de la commune, de l'association des paralysés et de la mairie de Blain. Quatre personnes m'ont accompagné. Il peut y en avoir plus mais pas trop trop quand même", précise Michèle. Dans l'équipe trois personnes sont handicapées. "Moi je veux bien que des personnes handicapées participent mais il ne faut pas qu'ils se traînent ! Un pauvre homme est venu me soutenir sur la première étape. Il n'a pas pu faire plus de deux kilomètres". Michèle n'est pas là pour rigoler : "Je sais que je peux paraître autoritaire et exigente". C'est en tout cas, une femme de défi que rien ne semble effrayer.
"Les gens qui m'accompagneront sur le chemin du halage, il faut qu'ils soient vaccinés deux fois. J'ai pas envie de transmettre la grosse bébête. Et si on s'arrête à la crêperie, on sort le pass sanitaire ! ". Avec Tatie Michèle, les choses sont claires d'entrée de jeu et on ne négocie pas. "Il faut aussi que mes futurs compagnons soient en capacité de marcher 5 kilomètres par jour". Le problème pour l'instant c'est qu'elle n'en trouve pas.
"J'ai besoin de deux personnes pour la logistique"
S'il faut un minimum de pêche pour s'associer à la marche de Michèle, la dame espère aussi trouver deux bonnes âmes pour la logistique.
"Il faut qu'ils soient au départ vers 9 heures avec une voiture et qu'ils me véhiculent depuis mon gîte. Nous sommes arrivès à Guenrouet après la première étape. On a déjà fait 16 kilomètres. Et en deux jours et demi au lieu des quatre prévus au départ. C'est quand même pas mal ! Nous sommes à l'écluse de Melneuf. Il faudra aussi que le véhicule serve de voiture balai, au cas où, pour les éclopés! ".
Au pire si elle ne trouve personne, Michèle se paiera un taxi : "ça fait partie du budget".
Elle marche et elle donne aux associations
Sur la route, Michèle n'est jamais seule : "le départ s'est fait en fanfare la première fois...avec des musiciens. Il y avait une vingtaine de personnes autour de moi mais avec une équipe légère, c'est mieux ! Sur la première marche, je m'occupais de faire la sécurité. On m'a fait comprendre que j'étais très directive". On se demande bien pourquoi...
Cette marche symbolique s'accompagne de dons. Mais Michèle ne demande rien à personne, c'est elle qui régale.
Je voulais donner aux mairies, en fait j'ai donné aux personnes handicapées qui m'accompagnaient pour qu'elles les reversent à leurs associations respectives, notamment à l'association des paralysés de France.
"Ce n'est pas une somme folle. Si je continue comme ça jusqu'à Brest ça va me coûter cher ! J'aimerais quand même garder un peu d'argent si jamais je vais en maison de retraite..."
Le voyage commence à peine mais la septuagénaire est bien déterminée à aller jusqu'au bout. "Si je me suis mis ça dans la tête, je me connais, je ne lâcherai pas ! C'est dans ma nature de me lancer des défis". On la croit volontiers, et pour tout vous dire Tatie Michèle, elle en a vu d'autres!