En cette période de fortes chaleurs, les associations restées ouvertes s' organisent pour apporter aide, soutien et nourriture aux personnes en grande précarité.

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En cette période estivale, avec les fortes chaleurs avoisinant parfois les 36 degrés, le réveil est difficile, surtout lorsqu'on vit sous une tente, à même le bitume. C'est le cas de Djamel et de ses amis, à la rue depuis plusieurs années. "On est comme des quatre-pattes, on souffre. Avec les années, on apprend : beaucoup s'hydrater, mouiller son t-shirt, prendre le frais".

Un peu d'humanité

Les quelques rares associations qui ne sont pas fermées durant l'été s'organisent pour leur apporter aide et soutien, lors de maraudes, souvent très attendues.

Les équipes de l'association "Nouveau Départ" partent à la rencontre des personnes à la rue avec, pour mission, la distribution de viennoiseries, d'eau, ou de café. Sans oublier un sourire et un mot gentil pour leur montrer qu'ils ne sont pas seuls.

"On leur apporte des boissons et de l'écoute aussi. Un peu d'humanité", confie Jacques Herbreteau, de l'association "Nouveau Départ".

Pour les personnes en grande précarité, l'essentiel est aussi de pouvoir se doucher et se changer. 

Pour Blondain, sans domicile fixe, croisé, en plein centre ville de Nantes, c'est parfois une difficulté supplémentaire l'été. "Avant, on avait les bains-douches pas loin. Maintenant tout est loin, il faut sortir de Nantes pour aller se laver ou chercher à manger."

Puis il ajoute : "C'est super qu'ils viennent nous apporter de l'eau et de la nourriture. Mais pour moi c'est l'hiver qui est le pire. L'été, on n'a pas besoin de pull ni de duvet". 

L'association Nouveau départ maraude tous les lundi soirs à partir de 20h30, les mercredi matin à partir de 10 heures, et les jeudi soirs à partir de 18h30 .

Fraîcheur et convivialité

Au Wattignies, à Nantes, on accueille tout le monde. Habitants ou non habitants en grande précarité sociale ou économique, ici on ne fait pas de différence. Tous se retrouvent pour partager un moment.

"C'est une sorte de bouillon culturel, et de mixité sociale. Tous les mercredi matin, depuis deux ans, nous ouvrons ici ce qu'on appelle le 'repère de la Cloche', explique Maxime Hurault, le directeur de La Cloche 44.

"Ici, et d'autant plus avec ces fortes chaleurs, ça permet aux personnes à la rue d'être plus au frais dès le matin, et d'avoir un peu de réconfort autour d'un thé, d'un café, d'un verre d'eau".

Maxime donne également les bonnes informations. Et les points d'eau où l'on peut se rafraîchir dans Nantes. "On a un dispositif, 'Le Carillon', qui est un réseau de commerces solidaires qui ouvre ses portes aux personnes en difficulté et en grande précarité. Elles peuvent venir y récupérer de l'eau. On invite aussi les gens à être vigilants, à faire attention à ces personnes à la rue. Et dans nos maraudes, on apporte de l'eau et des brumisateurs."

L'hiver parfois pire que l'été 

Renaud est à la rue. Il aime fréquenter le Wattignies. "Je vis à droite à gauche chez des amis, ou j'essaie de trouver des endroits comme celui-ci où l'on peut vivre tous en communauté. Ici, c'est convivial. Ça ramène de la bonne humeur, de la joie, de la bonté. Même si on a des problèmes."

Pour ne pas souffrir de la chaleur, il a, lui aussi, appris à s'organiser : "C'est compliqué la chaleur, c'est difficile. Il faut s'adapter, avoir une force mentale. Je prévois de l'eau, je me mets le plus possible à l'ombre. J'essaie de trouver un petit coin d'herbe avec de la fraîcheur. Quand on se met dans l'herbe, l'humidité de la terre ressort plus, et il fait plus frais." 

Qu'il fasse chaud ou qu'il fasse froid, c'est toujours la même merde. A ceci près que l'été, il y a parfois moins d'associations ouvertes.

Renaud

Sans domicile fixe

En France, 618 décès ont été rapportés en 2021 par le Collectif Morts De la Rue : 26% en hiver, 20% l’été.

Mais comme le rappelle le collectif, "C’est bien d’abord la rue qui tue ces personnes fragiles, non pas les saisons".

Avec Boris Vioche

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