"Ce quartier c'est le mien, je veux m'y sentir bien", à Nantes les habitants du quartier Bellevue disent stop à la violence

C'était le 7 octobre dernier, quartier Bellevue à Nantes, un jeune de 19 ans était tué de quatre balles lors d'une énième fusillade. Le mort de trop pour les habitants du quartier qui organisaient ce samedi place Mendes France un rassemblement pour dire stop à la violence. 200 personnes réunies pour réclamer aux pouvoirs publics le retour à une vie apaisée et l'organisation d'une réunion publique autour du projet de rénovation en cours dans le quartier

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200 personnes se sont rassemblées ce samedi 4 novembre 2023 en fin de matinée dans le quartier de Bellevue dans le nord ouest de Nantes à cheval sur la commune de Saint-Herblain en Loire-Atlantique.

Dans ce quartier populaire classé en zone de sécurité prioritaire un jeune homme est mort tué par balles il y a trois semaines (NDLR : le 7 octobre 2023) .

La place a longtemps été un lieu de vie pour des milliers d'habitants

Aujourd'hui plus aucun commerce, cette partie du quartier tenue par les trafiquants est en pleine rénovation.

Beaucoup de violence

Tirs de mortiers ou de kalachnikov, rodéos, régulièrement ici les nuits sont agitées.

Babacar Diop qui habite le quartier tient à témoigner.

"Il y a beaucoup de violence ici. Matin et soir. C'est pas normal! " lâche-t-il.

Murielle  une autre habitante du quartier depuis 4 ans voit une dégradation dans l'ambiance du quartier depuis 2 ans.

Même si elle temporise sur l'omniprésence des dealers sur la place Mendès-France.

"Depuis les émeutes, ils ont arrêté les tirs de mortier le soir, c'était le couvre-feu" note Murielle.

"Là, c'est une fois par semaine, même à peine, ça s'est un peu calmé, les rodéos aussi. Maintenant ils ont plus d'échappatoires puisqu'il n'y a plus d'issues de secours vite fait pour se faufiler quand la police descend. Donc ils sont de moins en moins là" constate Murielle.

On a plus d'endroits pour se retrouver. Si vous voulez sortir, il faut aller à Nantes Il n'y a plus de vie dans le quartier, il n'y a plus de lieu de rencontre.

Murielle

habitante du quartier Bellevue depuis 4 ans

Un quartier stigmatisé

Denis Bauchet se présente lui-même comme "un militant sur ce quartier depuis longtemps".

Il est également responsable de l'union départementale de Loire-Atlantique  de la Confédération Syndicale des Familles

"C'est un cri de colère et d'indignation par rapport à ce qu'on a pu voir le 7 octobre, la mort d'un jeune dans une grande indifférence" assume Denis Bauchet

C'est un quartier qui est stigmatisé alors que les consommateurs sont sur toute la ville et sur tout le département. C'est ce quartier qui trinque comme  d'autres quartiers comme les Dervallières ou encore Nantes Nord. 

Denis Bauchet

responsable de la Confédération Syndicale des Familles 44

"L'idée c'était aussi une expression citoyenne tout simplement, de la part d'habitants qui n'acceptent  pas cette fatalité."

une des pancartes brandies par un des 200 habitants du quartier Bellevue à Nantes reunis place Mendès France le samedi 4 novembre 2023 © Céline Dupeyrat France 3 Pays de la Loire

Le retour d'une police de proximité

Djamal habitant du quartier depuis 30 ans est aussi un élu du quartier depuis 3 ans.

Il précise de suite qu'il est là 'en tant que citoyen".

Les gens aiment bien vivre dans ce quartier là. Ils en ont marre de ce qui se passe.

Jamal Ouggourni

habitant du quartier Bellevue depuis 30 ans

Il défend le retour d'une police de proximité dans le quartier pour faire baisser cette violence.

"Je voudrais que cette question soit prise en compte par les pouvoirs publics" explique Jamal

"Ce n'est pas seulement de mettre des caméras mais il faut de la présence humaine. Ça veut dire des éducateurs, des médiateurs" continue cet habitant.

"Pourquoi pas la police de proximité comme il y a quelques années" propose Djamal.

Là, juste là côté  il y avait le poste de police. Il y avait les policiers qui se promenaient dans le quartier, qui allaient dire bonjour à tout le monde les habitants, les commerçants, et c'était bien. Quand on a supprimé la police de la proximité, on a laissé la place libre à autre chose.

Jamal Ouggourni

habitant du quartier Bellevue depuis 30 ans

La rénovation et la sécurité pour les élus

Que faire alors ?

Désenclaver, reconstruire, et démanteler les réseaux, répondent les élus.

Plusieurs responsables politiques étaient présents dans la manifestation ce samedi 4 novembre.

Et notamment le premier adjoint à la mairie de Nantes, en charge de la sécurité et de la tranquillité publique.

Sur la question du trafic d'armes, puisque ce sont des armes qui sont utilisées dans ces fusillades, sur la question du trafic de drogue, puisque c'est le trafic de drogue qui génère ces fusillades, on met tous les moyens dont nous on dispose à la disposition de la police et de la justice pour que les enquêtes puissent aboutir.

Bassem Asseh

premier adjoint à la mairie de Nantes, en charge de la sécurité et de la tranquillité publique

"En tant que collectivité, on agit à la fois en finançant les médiateurs et en les formant" assure Bassem Asseh.

"Le rôle des acteurs associatifs est aussi important mais c'est aussi en réaménageant l'espace public de manière à ce qu'il y ait moins de recoins, moins d'endroits où les points de deals  peuvent se cristalliser" conclut l'élu.

36 fusillades se sont déroulées sur l'agglomération nantaise en 2023.

Elles ont fait 4 morts.

La moitié de ces règlements de compte sur fond de guerre de territoires se sont déroulés à Nantes.

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