La cour d'assises de la Dordogne a rendu son verdict ce mardi en début d'après-midi dans le cadre de l'infanticide qui avait eu lieu dans la gare de Bergerac en avril 2022. La mère a été condamnée à douze ans ferme de réclusion, le père présent sur les lieux écope quant à lui de six ans ferme
À l'ultime question de la présidente, "avez-vous quelque chose à ajouter pour votre défense ?", elle répondra simplement "Merci à la cour de m’avoir écoutée, d’avoir pris le temps de comprendre l’histoire. Quelle que soit ma peine, je l’accepterai, ça me fera penser que j’ai enlevé la vie du gamin et j’y penserai tous les jours."
C'est par ces mots que Nathalie Bost a conclu sa dernière déposition auprès de la cour d'assises de la Dordogne ce mardi 28 janvier, avant que le jury ne se retire, à 9 h 15, pour délibérer jusqu'en début d'après-midi.
Ne pas assommer l'accusée
Hier, lundi 27 janvier, l'avocat général Charles Charollois avait expliqué ne pas vouloir "assommer" l'accusée, préférant essayer de la comprendre. En place de la perpétuité qu'il aurait pu demander à l'encontre de la jeune femme, il avait requis entre dix et douze ans de réclusion. Il avait aussi requis cinq ans, dont trois fermes, à l'encontre de son compagnon.
Culpabilité avouée
Nathalie Bost, aujourd'hui âgée de 22 ans, a reconnu avoir tué son enfant en avril 2022. Un aveu très rapide, peu de temps après son interpellation. Elle avait commis cet acte immédiatement après avoir accouché, seule, dans les toilettes publiques de la gare de Bergerac.
Reconnus coupables
Ce mardi après-midi, à toutes les accusations qui étaient faites à l'encontre du couple, les jurés ont répondu "oui". Au final, la cour a tranché en suivant ses propositions de l'avocat général pour la jeune femme et en tenant compte de ses faiblesses et carences éducatives. Elle est condamnée à douze ans ferme de réclusion, sans possibilité d'aménager sa peine au-delà de cinq ans, avec un suivi socio-judiciaire, une injonction de soins pendant cinq ans et l'obligation ultérieure d'exercer une activité professionnelle. Son compagnon en revanche écope d'une peine plus lourde que celle demandée par l'avocat général. Il est condamné à six ans ferme.
"Pas un monstre"
La plaidoirie de son avocat, Maître Reda Hammouche du barreau de Périgueux aura sans doute pesé dans ce verdict. Il s'est attaché à démontrer que la jeune femme, 19 ans au moment des faits, n'était pas un "monstre" mais une jeune femme qui, bien que consciente de ses actes, a été dépassée par la situation. Par son acte désespéré, elle voulait "se débarrasser" d'un problème qu'elle n'arrivait pas à assumer.
L'homme fera appel
Quant au père de l'enfant, Cédric Linarès, il comparaissait libre, mais a été placé en détention ce mardi soir. Le compagnon de la jeune femme, de vingt ans plus âgé qu'elle, était accusé de ne pas avoir porté secours à l'enfant ni alerté les secours, alors qu'il était présent au moment des faits. En aggravant la peine demandée par l'avocat général, les jurés ont tenu compte de sa personnalité et de la gravité des faits. Ils ont estimé que sa responsabilité pour "abstention volontaire d’empêcher un crime et non-assistance à mineur de 15 ans en danger" était plus engagée qu'il n'y paraissait. Sans attendre les dix jours de réflexion auquel il avait droit, l'homme de 43 ans a d'ores et déjà annoncé qu'il faisait appel de cette décision.