Château du Tertre à Nantes : résistance étudiante pour les mineurs isolés étrangers

Après la décision du tribunal, plus d'une soixantaine de mineurs isolés étrangers vont se retrouver à la rue après l'évacuation du château du Tertre demandée par l'Université de Nantes. En attendant, les étudiants investissent le château en soutien aux mineurs en situation de fragilité.

"On veut une société plus égalitaire. La jeunesse voit ce mur arriver. Et on n'a pas envie de le prendre ce mur. Donc on ne lâchera pas le château et on ne lâchera pas Censive", assure Johanna, étudiante nantaise et porte-parole du collectif de soutiens des mineurs isolés étrangers à Nantes lors de la conférence de presse mardi soir.

Le collectif a reçu un communiqué de l'Université de Nantes, lui demandant une évacuation sans discussion et sans violence. Les syndicats étudiants qui soutiennent ce mouvement comme l'UNEF, Solidaires étudiantes, le FSU ne souhaitent pas non plus une évacuation par la force.
Le collectif, de plus de 200 personnes, a tout de même appelé à une mobilisation de tous les étudiants de la ville pour faire face à une expulsion qui serait sûrement de nuit ou tôt le matin.


Pas de plan B proposé par l'Université

Lors de la conférence de presse, les étudiants ont souligné que "l'eau et le chauffage ont volontairement été coupés par l'Université au château du Tertre". Une décision d'Olivier Labroux, président de l'Université de Nantes, qui passe mal auprès des syndicats, des associations d'aides aux migrants et des étudiants. 
Par ailleurs, la décision du tribunal administratif de pouvoir expulser le château du Tertre et les salles de cours de la Censive surprend le collectif. Ce dernier ne s'attendait pas à une possible évacuation de la Censive, lieu où les mineurs échangent avec les étudiants sur leurs démarches administratives.

► Retrouver l'interview de l'avocat du collectif
©France 3 Pays de la Loire

"Que l'on soit des jeunes ou des majeurs, l'être humain a besoin d'un toit. Si on se retrouve à la rue, c'est le retour à la case départ pour nous. J'ai rencontré un homme de 36 ans, il s'est mis à pleurer parce qu'il devait affrontrer le froid de la rue tous les soirs. Seul, avec sa veste", raconte, bouleversé, un migrant lors de la conférence de presse mardi soir.

Selon Julien, doctorant en sociologie à l'Université de Nantes, déjà 290 jeunes sont à la rue à Nantes. Travaillant sur le sujet pour sa thèse, il affirme qu'avec la soixantaine de mineurs hébergés à l'Université, ils seraient plus de 350 si évacuation il y a. Militant pour l'association Action Jeunesse Scolarisation, le trentenaire veut apporter de la protection et un cadre stable aux mineurs isolés étrangers. Lundi 4 décembre, tard dans la soirée,"un groupe d'une dizaine d'hommes d'extrême droite a surgi dans le Château du Tertre" munis de gaz lacrymogène et de matraques télescopiques et aurait gazé et frappé les personnes sur place, selon le collectif.




Une manifestation pour soutenir les mineurs isolés étrangers est organisée place du Bouffay, samedi prochain à 14 heures.


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