Après l'ancienne école des beaux arts et la faculté de lettre, c'est le château du Tertre qu'associations et étudiants ont investi pour accueillir, notamment, des mineurs étrangers.
Les actions de soutiens aux mineurs isolés étrangers se succèdent à Nantes. Après l'occupation de l'ancienne école des beaux-arts, le 18 novembre, puis plusieurs salles de cours de la faculté de lettre jusqu'à ce week-end, c'est dans le château du Tertre, au nord de la ville, que se sont installés dimanche soir étudiants, militants et migrants.
Nantes : un château réquisitionné par les étudiant-e-s
— Nantes Révoltée (@Nantes_Revoltee) 26 novembre 2017
Toujours plus fort : après l'école des Beaux-Arts et une aile du bâtiment Censive, sur le campus, ce dimanche soir c'est le superbe Château du Tertre qui vient d'être investi par 200 personnes pour loger les jeunes exilés ! pic.twitter.com/gD8vqlTBBx
Les quelques 200 personnes ayant investis le château, innocupé depuis quelques semaines en attente de travaux de réfections, demandent la mise en place de solutions pérennes d'hébergement pour les réfugiés présents.
Lors de l'action d'accueil menée dans les salles de la fac de lettre, son président Olivier Laboux avait expliqué que "l’université n’est pas un lieu adapté pour répondre à la question de l’hébergement et de l’accueil de personnes en situation d’urgence". Des salles de cours sont toujours occupés dans le bâtiment Censive du campus nantais. La présidence a demandé aux occupants du château du Tertre de quitter les lieux.
Le Conseil départemental est légalement chargé de l'accueil des mineurs isolés étrangers. Ils seraient environ 600 sur la métropole nantaise, et 11 millions d'euros seraient investis chaque année pour leur assurer un accompagnement. L'un des problèmes rencontrés par les services du département est celui de l'âge exacte de ces jeunes, dont les difficiles parcours compliquent l'estimation ou la justification.
"Je suis parti de Côte d'Ivoire depuis avril, et au début du mois d'août je suis arrivé en Italie. J'ai vu que je ne pouvais pas être scolarisé parce que je ne parlais pas assez bien l'italien", explique Mamadou, l'un des migrants. Présent dans le château, il est d'abord passé par Nice puis Paris en France, sans pouvoir obtenir d'aide. À Nantes, il prend contact avec les autorités, et reste trois semaine à Préfaille, dans un centre pour mineur isolés étrangers géré par le département. Il n'est alors pas considéré comme mineur, et est ramené à Nantes.
"Il faut différencier une chose, quand on dit c'est la fac, non, c'est la présidence de la fac. La Fac nous soutient", explique Quentin, un des militants, qui annonce que des cours vont être donnés aux jeunes par des professeurs de l'université.
La reprise des travaux dans le château du Tertre est prévue le 5 décembre. Sans eau ni chauffage, les réfugiés et leur soutiens semblaient, ce matin, vouloir rester sur les lieux encore quelques temps.