Au Marché d'Intérêt National (MIN) de Nantes, l'activité montrerait un petit signe de ralentissement ce jeudi matin pour la première fois depuis le début de la crise du coronavirus, les grossistes sont dans l'attente de la stabilisation du marché, ici on ne parle pas de chômage !
De l'autre côté du périphérique nantais, le MIN, dans ses toutes nouvelles installations, a encore tourné à plein régime la nuit dernière. Pour autant, ici et là du bout des lèvres on avoue avoir ressenti pour la première fois ce jeudi matin une petite baisse de la pression des commerçants venus s'approvisionner. Car au MIN, parler du volume des affaires relève du "secret défense" des militaires !
Cantines scolaires et d'entreprises sont fermées, restaurants de ville également, seuls continuent de venir ou de passer commande, les commerces essentiels, les maisons de retraites ou la grande distribution.
"Chez nous les clients n'entrent plus dans les locaux, ils passent leurs commandes par avance, nous les préparons, ils viennent retirer la marchandise dans les allées, comme dans un drive, c'est pour limiter les contacts" indique Yvan Charpentier regardant partir ses dernières palettes. "Les commerçants ont fait des achats de précaution, on a beaucoup travaillé jusqu'à présent, pommes de terre, oignons, échalottes, carottes, choux poireaux, tous les légumes de conservation longue sont partis. Restent les tomates de Saint-Pol-de-Léon !"
Un peu plus loin, le patron ne veut pas être cité, on solde le poisson frais à 50% du prix habituel. Les pêcheurs ne sont pas ou peu sortis en mer, et la vente risque de se terminer rapidement. Plus de poisson, plus besoin des criées (même si celles du Croisc et de La Turballe sont encore ne activité), et... plus de vente sur les étals des marchés ! Mais pas de souci pour les viandes ou les salaisons destinées aux bouchers charcutiers ou aux maisons de retraite chez ce commerçant du MIN !
Les grossistes du MIN attendent de voir comment le marché va se stabiliser pour adapter leurs achats dans les jours à venir. "Il faut bien que les gens mangent !" dit un des derniers commerçants à partir ce matin et qui ne veut pas être cité lui non plus. "La question est de savoir comment les autorités vont décider de qui distribue quoi, l'interdiction des marchés serait une catastrophe pour nous..."
Pour le MIN, peu de risque de s'arrêter, coronavirus ou pas, confinés à la maison, les français auront faim ! Et la cuisine familiale pourrait bien faire un retour en force, c'est convivial... et bon pour le moral !