Malgré les mesures de confinement, l'Établissement français du sang (EFS) continue ses collectes, essentielles pour la survie de certains malades. Ce lundi 23 mars, plus d'une centaine de personnes se sont présentées au gymnase de Pont-Saint-Martin (Loire-Atlantique) pour donner leur sang.
Alors que la journée de lundi touche à sa fin, un défilé d'une centaine de mètres s'est formé devant l'entrée du gymnase Jean-Pierre-Gardin de Pont-Saint-Martin. La collecte de sang qui se tient dans cette commune au sud de Nantes ce 23 mars a attiré davantage de donneurs que d'habitude, mais ce sont surtout les consignes sanitaires qui allongent le temps et la file d'attente.
Munie d'un masque et d'une blouse, Anne-Elodie Fuzeau accueille les donneurs. "En raison des mesures prises face à l'épidémie de coronavirus, nous sommes obligés d'espacer les personnes d'au moins un mètre, explique la responsable régionale du développement du don à l'Etablissement français du sang (EFS) en queue de peloton. Là, nous avons à peu près une heure et demie d'attente mais les gens sont compréhensifs. Ils sont venus en nombre malgré le confinement" ajoute-t-elle. Donner son sang fait partie des motifs valables à cocher sur une attestation de sortie dérogatoire.
Continuer les dons de sang
A l'intérieur de la salle de sport, la file d'attente serpente sous les tribunes et sur le terrain de basket. On y retrouve Daniel Deniaud, président de l'association de don de sang bénévole (ADSB) de Pont-Saint-Martin, qui plaisante avec les donneurs. Contrairement à ces derniers, les bénévoles ont quasiment déserté la collecte. "D'habitude, on est 16 à encadrer. Là, on est cinq, sourit le septuagénaire. Huit d'entre nous qui ont plus de 70 ans, et d'autres qui étaient souffrants, n'ont pas souhaité s'exposer en participant."Alors pourquoi continuer les collectes de sang dans ce contexte épidémique ? "Maintenir ces collectes est essentiel car nous avons constamment besoin de sang pour traiter les malades atteints de cancer ou de leucémies. Pour eux, il faut continuer à collecter tous les jours, répond le Dr. Anne Vogelsperger, médecin de prélèvement à l'EFS, qui souligne que le sang collecté n'est pas utile pour soigner les malades du Covid-19.
Prévenir une pénurie
Pour l'instant, l'EFS n'est pas en manque de sang, mais il prend garde à ce que la pénurie n'intervienne pas dans les semaines qui viennent. "Les gens répondent à notre appel aujourd'hui et c'est formidable, s'enthousiame Anne Vogelsperger. Mais il faut comprendre que nous aussi aurons des besoins dans trois, voire quatre semaines. On invite donc les donneurs à continuer de venir de façon fréquente."Pour faire perdurer les collectes, prudence donc aux mesures sanitaires. En plus de la file d'attente espacée, les donneurs sont dans l'obligation de se laver les mains en entrant et en sortant du gymnase. Les lits, tables et garots sont désinfectés après chaque donneur et les collations données à l'issue du don sont consommées par portion individuelles sur des tables espacées elles aussi. "C'est moins convivial que d'habitude, c'est sûr, reconnaît le Dr. Vogelsperger. Mais c'est solidaire vis-à-vis des malades comme des soignants, c'est très important."
La collecte de pont-Saint-Martin est un succès. A 18 heures, soit une heure après le début de l'opération, des personnes arrivant dans la file sont accostées par Anne-Elodie Fuzeau. Elle leur signifie qu'il est inutile d'attendre. "Si vous acceptez tout le monde, vous en aurez jusqu'à minuit ! sourient les donneurs refoulés. On comprend, on viendra à la prochaine !"
▶Pratique
Si vous souhaitez donner votre sang, rapprochez vous de la Maison du don la plus proche ou rendez vous sur le site de l'EFS pour trouver les lieux et heures des collectes mobiles.