Coronavirus : kinés et dentistes se préparent à une reprise modérée des consultations le 11 mai

Il est kiné, elle est dentiste. Depuis deux semaines, ils se préparent à la réouverture de leurs cabinet le 11 mai. Mais comme le déconfinement, la reprise des consultations se fera de manière progressive, avec une régulation des patients et des mesures d'hygiène strictes.

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"Je suis heureux de revoir mes patients. Je sens bien qu’il est grand temps que je les vois physiquement." Depuis quinze jours, Sébastien Troger, kinésithérapeute à Nantes, se prépare à la reprise des consultations.

Nous l'avions interviewé en mars dernier au début du confinement, lui qui se lançait alors dans la téléconsultation.Le 11 mai, il pourra à nouveau accueillir ses patients à son cabinet. Mais le conseil de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes recommande de privilégier les consultations à domicile ou, de nouveau, les téléconsultations, quand cela est possible.

"L'activité devrait être light dans les premiers temps. Nous allons privilégier les soins à domicile. Pour chaque patient nous allons effectuer un calcul bénéfice-risque, en fonction de l'âge, des antécédents, pour déterminer s'il est mieux de le faire venir au cabinet ou de se déplacer à son domicile", dit Sébastien Troger.
 

Pas plus d'un patient en salle d'attente

À son cabinet, Sébastien Troger n'est pas seul. Il partage les locaux avec une sophrologue, un orthophoniste et des infirmières. En temps normal, une centaine de personnes passe par la salle d'attente commune quotidiennement. Un va-et-vient qui ne sera plus envisageable le 11 mai.

"Nous allons organiser un roulement dans nos rendez-vous respectifs afin que les patients ne se croisent pas. C'est très compliqué à mettre en place, il nous faudrait presque un algorithme !", s'amuse Sébastien Troger. Cette toute nouvelle organisation nécessite que la durée des consultations soient respectées à la minute près, ce qui n'est pas toujours possible en pratique.

Ma seule angoisse, c’est un peu le bazar à organiser. Il va falloir gérer l’angoisse des patients" - Sébastien Troger

Pour la patientèle qui se rendra physiquement en consultation, il faudra respecter des mesures strictes d'hygiène. "Pas plus d'un patient en salle d'attente, les accompagnants seront priés d'attendre à l'extérieur, il sera demandé d'être à l'heure (et pas en avance pour éviter les contacts avec les patients précédents NDLR ), port du masque obligatoire, lavage des mains avant et après consultation et ne pas toucher les poignées de portes."

Autant de consignes qui seront affichées dans le cabinet.

Les salles de consultation seront désinfectées entre chaque patient. Sébastien Troger poursuivra aussi la téléconsultation, un après-midi par semaine, surtout pour les patients relativement autonomes.
Virginie Cléré, dentiste à Vannes, s'apprête aussi à rouvrir son cabinet le 11 mai. Comme beaucoup de praticiens dentaires, elle se retrouve face à un problème de taille : le manque de masques.

"Au début de l'épidémie, nous avons donné tout notre matériel à nos confrères qui étaient en première ligne. Aujourd'hui, on nous dit que l'on peut reprendre, mais nous n'avons pas suffisament de masques. On nous a accordé 150 000 masques FFP2 pour 42 000 praticiens. Avec ça, on tient une journée", dit-elle.

Une inquiétude partagée par nombre de ses confrères et qui a donné lieu à l'opération #dentisteàpoil sur les réseaux sociaux. Des dentistes ont publié des photos d'eux dans le plus simple appareil, pour attirer l'attention des autorités sur le manque de moyens de protection dont ils disposent à l'approche de la réouverture de leurs cabinets.
Les patients, eux, se font pressants. "J’ai déjà des appels où les patients ont une forte demande maintenant qu'ils savent qu’on va rouvrir" témoigne le Dr Cléré. Pour certains, il va falloir prendre son mal en patience car la priorité sera donnée aux demandes urgentes dans un premier temps.

Responsabiliser les patients

Pour ce faire, la praticienne va mettre en place un système d'identification par SMS. Les patients seront invités à envoyer le motif de leur demande de rendez-vous, sur un numéro de portable qui leur sera communiqué. Un moyen de "hiérarchiser et prioriser les demandes", d'après Virginie Cléré. "Avec ce système, nous responsabilisons les patients dans leur acte de prise de rendez-vous. Nous leur demandons bienveillance et compréhension."

Seulement dix patients par jour pourront être accueillis dans un premier temps, contre environ 25, hors période de pandémie. "Nous sommes deux dentistes dans le cabinet. Nous recevrons nos patients sur des jours différents pour limiter l'afflux. Il faudra aussi compter quarante-cinq minutes de décontamination de la salle entre chaque patient."

Là aussi, les conditions d'hygiène seront strictes : plexiglas à l'entrée, port du masque et lavage de mains au gel hydroalcoolique obligatoire pour les patients. Ils ne devront présenter aucun symptôme du Covid-19 ou bien en informer leur praticien pour mettre en place des mesures adaptées.

Les dentistes s'efforceront eux de manipuler le moins possible la carte vitale par exemple. Et devront porter des équipements lourds : combinaison, visière et masque FFP2.
Malgré les contraintes, Virginie Cléré a hâte de retourner au travail. "Je suis très contente de reprendre parce que c’est une façon de me sentir encore plus utile. Je me sentais impuissante, démunie, très frustrée. Enfin je vais pouvoir véritablement œuvrer en tant que dentiste."
 
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