Coronavirus : à Nantes, une médecin lance un appel pour un don de blouses

Si l'on parle beaucoup des masques pour protéger les soignants, les blouses sont aussi des éléments de protection indispensables pour les médecins, les infirmières ou les aides-soignantes. Pauline Jeanmougin, médecin à Nantes, lance un appel aux dons.
 

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Avis aux couturièr(e)s : du médecin, au pharmacien en passant par la secrétaire médicale, tous les intervenants santé ont besoin de blouses en coton. Idéalement deux ou trois unités chacun afin de pouvoir établir des rotations dans les lavages.

Pauline Jeanmougin, généraliste à Nantes et enseignante à la fac de médecine, a eu l'idée d'une collecte et d'un site dédié afin que les petites mains mettent leurs talents au service des soignants.

"L'idée est née en fin de semaine dernière, vendredi soir, lors d'un skype apéro avec des amis de longue date, raconte Pauline Jeanmougin. En fait, moi j'avais déjà eu cette idée de permettre à la population d'aider les soignants à se protéger. Je leur ai parlé de "Fais une blouse" et ils ont dit banco".

Pauline, Olivier, Julia bientôt rejoints par Thibault le frère de Pauline, se sont donc mis sur l'ouvrage et..."dès le samedi on avait un site tout beau, simple d'accès qui offre une grande autonomie, c'est assez incroyable !"
 

Pour plus d'autonomie, des patrons en ligne

Les consignes sont précises, et indiquées sur le site : il faut des blouses à manches longues, avec ou sans boutons, qui descendent idéalement jusqu'à mi-cuisse ou plus bas, sans poche et en coton épais. Des patrons sont en ligne, vous les trouverez en cliquant sur ce lien.

Le port de la blouse en coton, pour les généralistes, les infirmières, les pharmaciens, les aides à domicile ou encore les secrétaires médicales permet une fois de retour à la maison "de se déshabiller, se doucher, se laver les cheveux avant de vraiment reprendre contact avec notre vie familiale", explique ainsi le Dr Jeanmougin qui exerce dans le centre-ville de Nantes.
 

Bariolées, unies, en tissu wax...

Toutes les couleurs sont autorisées pour créer ces blouses. Seul impératif, qu'elles soient cousues dans un coton épais supportant les lavages à 60° (la température sensée anéantir le coronavirus).

Et si vous ne savez-pas coudre c'est peut-être l'occasion de ressortir la vieille blouse de chimiste de votre étudiant de fils qui dort dans le placard...(la blouse pas votre fils...enfin, on l'espère)

"Ces blouses sont à manches longues et arrivent au niveau du genou. Elles sont en coton et lavables donc ça fonctionne tout à fait. Il n'est pas question d'avoir que des blouses blanches. Moi j'ai récupéré ce matin deux blouses d'un très joli bordeaux, et si c'est bariolé il n'y a pas de problème!", indique encore la jeune généraliste.
 

Une initiative solidaire sur tout le territoire

Crée à Nantes, le site permet de recenser les besoins et les offres sur tout le territoire. Ce sont les internautes qui en sont les principaux collaborateurs et qui le nourrissent. 

Et les premiers retours sont déjà perceptibles. Pauline Jeanmougin espère bien que le réseau se développera vite pour permettre à chaque intervenant ou membre du corps médical de se protéger au mieux, partout en France, alors même que les autorités indiquent que le pic de l'épidémie est attendu dans quelques jours. Et que l'on déplore les décès de trois médecins exerçant en ville.

"Personnellement j'ai déjà eu deux blouses ce matin, une patiente a déposé une autre blouse au cabinet, et j'ai encore trois blouses qui m'attendent donc c'est génial je vais pouvoir en distribuer à tous les collègues du cabinet, en tout cas ça marche bien au niveau local, ici", précise Pauline.
 

"Se sentir utile"

La jeune médecin n'imaginait pas l'enthousiasme soulevé par son initiative.

La seule perspective de coudre une blouse permet en effet à de nombreuses personnes isolées de mettre leurs compétences au service du bien commun et de participer, à leur façon, à la lutte contre la propagation du virus.

C'est ce qu'a confié ce mardi matin une des "couturières bénévoles", à la jeune femme en lui donnant deux blouses confectionnées en quelques heures !

"Elle m'a dit que ça lui avait donné l'impression d'avoir participé à une sorte d'effort collectif dans cette crise sanitaire, explique Pauline Jeanmougin, donc je pense que pour de nombreuses personnes qui sont isolées, confinées, ça peut être un moyen simple, si on a évidemment des compétences de couture, d'avoit l'impression d'aider ceux qui sont en première ligne"

Ce mercredi matin, la petite équipe à l'origine du site a reçu un message d'Italie. Des médecins leur demandaient s'ils pouvaient s'inspirer de "wwwfaisuneblouse" pour palier le manque d'équipements qui se fait également durement ressentir dans les cabinets médicaux transalpins.
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