A son tour, la ville de Nantes fait le choix de ne pas retransmettre les matchs de la prochaine Coupe du Monde de foot au Qatar sur écran géant.
"A l’heure de l’urgence sociale et écologique, nous ne pouvons fermer les yeux sur les conditions d’organisation de cette Coupe du monde", précise ce jeudi 6 octobre dans un communiqué la ville de Nantes.
La coupe du monde de football se déroulera au Qatar du 20 novembre au 18 décembre 2022.
L'évènement fait en premier lieu polémique en raison des 6 500 ouvriers qui seraient morts sur les différents chantiers de la coupe du Monde selon une enquête du Guardian publiée en décembre dernier.
"Les autorités qatariennes n’ont pas enquêté sur les décès de plusieurs milliers de travailleurs migrants survenus au cours de la dernière décennie, alors qu’un lien a été établi entre leur mort prématurée et leurs conditions de travail dangereuses", dénonçait Amnesty International le 26 août dernier.
"On ne peut ignorer les conditions de travail insoutenables qui ont conduit à un nombre de victimes considérable pour construire ces stades, qui ne seraient plus utilisés à l’issue de la compétition", explique ce jeudi 6 octobre la ville de Nantes.
"On ne peut ignorer le scandale écologique de leur existence éphémère pour certains, et de leur climatisation à ciel ouvert pour la grande majorité, poursuit la municipalité nantaise, de plus, dans le contexte de crise énergétique internationale que nous connaissons, à Nantes, nous faisons aussi le choix de la sobriété".
Le sport "pas à n’importe quel prix"
"C'est dans ce contexte que Nantes fait le choix de ne pas assurer de retransmission sur écran géant, laissant cependant "les amoureux et amateurs de football", libres de regarder les matchs".
"Les instances dirigeantes de ce sport doivent se sentir pleinement concernées par les réalités du monde contemporain et les conséquences de leurs choix", poursuit la ville de Nantes.
Oui, Nantes aime les sportives et les sportifs, du monde professionnel et amateur, mais pas à n’importe quel prix
Ali RebouhAdjoint au sport de la ville de Nantes
La semaine passée, les élus écologistes nantais avaient demandé à la ville ce boycott.
Même décision à Angers, "aucune installation d'écrans de retransmission sur l'espace public" à l'occasion des matchs de la Coupe du Monde.
"Dans le contexte actuel, chacun doit participer à l’effort national de sobriété", précise Charles Diers, adjoint au sport de la ville d'Angers.
La ville de Laval boycotte également les retransmissions sur écran géant.
"On ne peut pas cautionner en période de crise énergétique que ce stade soit climatisé, a précisé mardi à France Bleu Céline Loiseau, adjointe de la jeunesse et du sport à la mairie de Laval, "en plus d'être une catastrophe environnementale, c'est aussi une catastrophe humanitaire, les conditions de travail des ouvriers et les nombreux décès sur le chantier en sont la preuve."
Son de cloche différent au Mans. Stéphane Le Foll, le maire de la ville, ne boycottera pas.
Être dans le boycott me semble un peu ridicule par rapport à l’enjeu. Cela va changer quoi ? C’est au moment où les fédérations internationales ont fait ce choix que l’on aurait dû le contester
, a-t-il confié à nos confrères du Maine Libre.