La Ville de Besançon ne diffusera pas la Coupe du monde au Qatar. Les supporters bisontins n’auront donc pas de fan zones, ni d’écrans géants pour le Mondial qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre. Une décision qui fait suite à celle de nombreuses métropoles françaises.
Retour en arrière. Le 15 juillet 2018, des milliers de supporters s’amassent sur la pelouse du stade Léo-Lagrange à Besançon. Ils célèbrent la victoire des Français au Mondial de football. Une victoire quatre buts à deux face à la Croatie. Cette année, les enceintes du stade resteront fermées. Et pour cause, la Ville de Besançon, comme de nombreuses villes franc-comtoises et françaises, ne diffusera pas sur écran géant la Coupe du monde.
Strasbourg, Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nancy ou encore Saint-Etienne. Depuis quelques jours, de nombreuses métropoles françaises annoncent tour à tour leur boycott du Mondial au Qatar. Les raisons évoquées sont à la fois éthiques et écologiques.
“Là où se concentrent toutes les aberrations”
Besançon tient le même discours : “Parce qu'elle a coûté la vie à 6.500 personnes, mortes sur les chantiers des huit stades de foot construits pour l'occasion, au mépris du droit international du travail. Parce que le bilan carbone lié au nombre considérable de déplacements aériens (équipes, staffs, journalistes, supporters …) est parfaitement incompatibles avec l’urgence climatique. Parce qu'elle est une aberration écologique, avec ses huit stades à ciel ouvert climatisés, à l'heure où le monde entier doit s'engager dans une sobriété énergétique pour assurer des conditions de vie supportables aux populations les plus précaires de la planète.” indique la Ville dans un communiqué de presse diffusé ce mardi 4 octobre.
“Le Qatar, c’est là où se concentrent toutes les aberrations." ajoute Anne Vignot, maire EELV (Europe Écologie Les Verts) de Besançon. Elle explique : “Nous ne pouvions pas décemment mettre des écrans dans l’espace public en plein hiver avec toutes les crises que nous traversons : crise énergétique, climatique, sociale, financière.”. Ce boycott permettra également d'économiser les quelque 30 mille euros qu’aurait coûté l’installation des dispositifs, alors que la crise de l’énergie entraîne toujours plus de surcoûts pour la collectivité.
D’autres villes franc-comtoises, à l’instar de Lons-le-Saunier, se joignent au mouvement. Selon nos collègues de France Bleu, Belfort, Montbéliard et Lure ne retransmettront pas non plus les matchs sur écran géant. La Ville de Dijon, au contraire, ne boycottera pas l'évènement. Et les voix s’élèvent déjà à l’annonce de la désignation de l’Arabie Saoudite comme pays d'accueil des Jeux asiatiques d’hiver en 2029.