À la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris, les agriculteurs restent mobilisés pour faire pression sur le gouvernement. À l'appel de la FNSEA, environ 80 tracteurs ont rejoint le centre-ville de Nantes ce vendredi 23 février. Le syndicat agricole refuse de participer au grand débat annoncé par le président de la République.
L'invitation du collectif les Soulèvements de la Terre au grand débat proposé par Emmanuel Macron lors du Salon de l'Agriculture ne passe pas chez les agriculteurs de la FNSEA. Le syndicat a annoncé boycotter ce débat, malgré le retrait de l'invitation. L'Élysée a finalement décidé de ne pas convier les Soulèvements de la Terre, "pour garantir la sérénité des débats".
Ce vendredi, près de 80 tracteurs ont mené une opération escargot depuis Carquefou jusqu'au château des Ducs de Bretagne au centre de Nantes.
A la veille du salon de l’#agriculture près de 80 tracteurs de la #FNSEA devant le château de #Nantes pour faire pression sur l’exécutif et appeler au boycott du #granddébat annoncé par #EmmanuelMacron @F3PaysdelaLoire pic.twitter.com/kZUClfYbfJ
— Mathieu Guillerot (@mathguillerot) February 23, 2024
Je considère que c'est une insulte d'inviter les Soulèvements de la Terre à un grand débat.
Mickaël TrichetPrésident FNSEA 44
"Le fait d'avoir invité ce groupuscule qui est venu détruire nos installations, c'est inqualifiable, c'est un manque de respect total, réagit Mickaël Trichet, président de la FNSEA de Loire-Atlantique. On est un réseau, la base est en colère et on l'a remonté au niveau national. Maintenant, j'encourage mon président Arnaud Rousseau à maintenir ce boycott."
Dans l'après-midi, les agriculteurs ont mené des opérations de contrôle sur la provenance des produits dans plusieurs grandes surfaces autour de Nantes. Ils ont vite rempli des caddies de produits dont l'origine n'est pas française. Les caddies ont ensuite été remis au directeur du magasin.
Le consommateur voit "fabriqué en France" et quand on lit le détail, "viande d’origine UE ! Ça trompe le consommateur.
Un agriculteur FNSEA
"On a le droit de savoir ce qu’on mange, d'où cela provient", réagit une cliente, solidaire de l'action des agriculteurs. "Je suis pour les produits français".
Au Mans, la mobilisation des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs a pris une autre forme : ils ont symboliquement emmuré la préfecture de la Sarthe.
La profession entend maintenir la pression sur le gouvernement. Elle demande la concrétisation des mesures annoncées. "Il faut transformer l’essai. Les contrôles Egalim, Ok, mais il faut aller plus loin. On veut du concret, c’est pour cela qu’on ne lâche pas", confirme Mickaël Trichet.