D'ici à avril 2024, tous les quartiers de Nantes, hormis le centre-ville, devraient être équipés de points de collecte pour les déchets alimentaires. C'est en fait une application de la loi AGEC de 2020 pour développer l'économie circulaire. Explication.
Passe à ton bac d'abord ! Ça pourrait être le slogan de cette opération destinée à inciter les Nantais à déposer leurs déchets alimentaires dans l'un des points de collecte en cours d'installation dans les quartiers.
Des bacs blancs d'un peu plus d' 1 m³ flanqués de la phrase "Ici, je dépose mes déchets alimentaires". On peut les croiser à certaines intersections de rue. Leur déploiement a commencé en décembre 2021 et se poursuivra jusqu'en avril 2024, date à laquelle tous les quartiers devraient être équipés, sauf le centre-ville, zone plus complexe, nous dit-on, "en raison de sa densité". Des solutions seraient à l'étude pour répondre à cette obligation d'équipement.
Car c'est bien une obligation dont il s'agit.
La loi AGEC
Elle trouve sa source dans une loi de 2020, dite "loi AGEC". Ce texte, peut-on lire sur le site Service-Public.fr, "vise à transformer l'économie linéaire, « produire, consommer, jeter », en une économie circulaire". Autrement dit, favoriser le recyclage.
La loi comprend plusieurs chapitres comme la sortie du plastique jetable (fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040), la fin du ticket de caisse obligatoire, la lutte contre l’obsolescence programmée ou encore la valorisation des déchets alimentaires.
La loi AGEC oblige à "apporter aux Français une solution de collecte des restes alimentaires pour valoriser ces biodéchets en biogaz ou en compost utile pour l’économie circulaire des territoires".
D'où le déploiement de ces points de collecte de déchets alimentaires.
Vidés et lavés régulièrement
A ceux qui s'inquiètent de voir ces bacs être posés devant leur maison, la ville se veut rassurante et promet qu'ils seront vidés et "lavés régulièrement pour éviter toutes nuisances". Vu la façon dont ils se présentent, les rats ne devraient pas pouvoir venir s'y nourrir.
Afin d'inciter les habitants à utiliser ces bacs, une information pratique est faite sous forme de documents dans les boîtes aux lettres ou de passages "d'ambassadeurs" faisant du porte-à-porte pour expliquer la bonne utilisation de ces équipements.
Pour effectuer un tri à la source, depuis leur cuisine, les Nantais peuvent également bénéficier d'un seau à compost en mairie annexe ou au pôle de proximité de quartier. Problème, ces seaux sont des nids à moucherons l'été et il est conseillé de les vider très souvent et de les entreposer dans une arrière-cuisine ou sur un balcon.
Pour ceux qui disposent d'un jardin, le composteur est une solution bien pratique. Outre le fait d'alléger la poubelle, les déchets alimentaires représentent le tiers de leur contenu, le compostage fournit un excellent engrais naturel pour les plantes et le potager.
Des aides à l'achat
L'achat d'un composteur n'est pas obligatoire, ce qui l'est, c'est l'aide financière que doit vous proposer la ville.
Ainsi, Nantes Métropole rembourse 30€ pour l’achat d’un composteur (qui peut valoir une cinquantaine d'euros et jusqu'à plusieurs centaines pour les plus exigeants).
Pour les autres communes de la métropole nantaise, des solutions seront également proposées.
Que peut-on mettre et ne pas mettre dans les points de collecte ?
Les déchets végétaux de notre cuisine sont les premiers éléments susceptibles d'être déposés dans les bacs à déchets alimentaires. Mais pas seulement. On peut aussi y jeter les os, les arêtes de poisson et les croutes de fromage ou encore les coquilles d'œuf. Ce qui est valable bien sûr également pour votre composteur dans votre jardin.
En revanche, ces bacs de collecte mis à disposition par la ville ne sont pas censés recueillir vos déchets végétaux... de jardin.