Il aura mis très longtemps à voir le jour mais le projet de cargo à voile de la start up nantaise Néoline est désormais sur les rails. Le chantier va pouvoir débuter en Turquie pour une livraison en 2025 et des premières transatlantiques dans la foulée.
Il a de grandes ambitions, celles de décarboner le transport maritime. 136m de long, 3000m² de voile et 11 nœuds de vitesse.
Le Neoline, un cargo propulsé grâce à la force du vent. Aux manettes de ce projet, la start-up nantaise Neoline.
Et son innovation intéresse déjà de grandes entreprises françaises, qui exportent outre-Atlantique.
"Il y a 20 ans on n'avait pas conscience du besoin de décarbonation, explique Marielle Cochard, Directrice supplychain Longchamp, aujourd'hui, pour les dernières années de ma carrière, c'est un enjeu pour moi, pour la maison Longchamp."
"On sait qu'il y a un délai de traversée qui est plus long que les navires classiques, reconnait David Bechemilh, responsable Transports et douanes du Groupe Manitou, mais aujourd'hui trois jours de plus ça reste quelque chose de raisonnable pour un groupe comme Manitou et pour nos clients. On est vraiment confiant dans ce que Neoline nous propose".
Décarboner, désormais une évidence
Tous les mois, le cargo fera un trajet de Saint-Nazaire vers Saint-Pierre-et-Miquelon, puis Baltimore aux Etats-Unis et Halifax au Canada.
Son objectif : réduire de 80% l’impact environnemental du transport grâce au vent, une énergie très convoitée.
"La ligne atlantique nord est révélatrice et très importante parce qu'elle est très ventée, explique Vincent Seguin, PDG de Mauric, il y en aura sans doute un peu moins ventée mais on peut aller chercher plusieurs dizaines de pour cent de réduction, et c'est cette première réduction qui va être, pour nous, la voie vers la décarbonation".
Décarboner, une évidence aujourd’hui. Pourtant en 2011, il était bien difficile de convaincre des investisseurs.
Alors qu’aujourd’hui, la start-up a trouvé comme partenaires, des poids-lourds du secteur maritime, comme CMA CGM, ou encore Corsica Ferries. Son budget pour ce cargo à voile : 60 millions d’euros.
"C'est le soulagement et puis l’enthousiasme, se réjouit Jean Zanuttini, président de Neoline Développements, l'enthousiasme de suivre maintenant des choses absolument concrètes, toute l'équipe est ravie de ça, et aussi le devoir d'ensuite développer la flotte, de réitérer l'essai et de ne plus mettre douze ans pour le prochain navire et le prochain voilier"
Un prochain cargo, que Neoline espère sans aucun impact sur l’environnement.
Le reportage de Lucile Marçon, David Journiat, Carole Mijeon