Imaginé à Nantes par Neoline, le premier cargo à voile sera construit à Saint-Nazaire grâce à Neopolia

Un an après son appel d'offre international, Neoline a choisi Neopolia pour construire son premier cargo à voile. La start-up nantaise signera une lettre d'intention de commande vendredi 5 juillet. Le cargo sera construit à 50% à Saint-Nazaire par des entreprise adhérentes du réseau Neopolia.

La commande ne sera vraiment signée que d'ici le mois d'octobre mais la lettre d'intention est une première victoire pour Neoline, un armateur nantais innovant qui propose une solution écologique et économique pour transporter du fret avec un cargo à voile de 136 mètres de long.

La petite start-up nantaise avait déjà sécurisé son marché en signant des lettres d'intérêts détaillées avec des chargeurs tels que Renault, Bénéteau et Manitou. Cette fois, elle a  trouvé avec la société par action simplifiée Neopolia un chantier qui répond à tous ses besoins.

Neopolia, les moins chers et les plus efficaces

"Ils ont proposé des solutions meilleures et moins chères que leurs 17 concurrents" explique Jean Zanuttini, le directeur général de Neoline. "Notre proximité a permis de mieux nous comprendre".

Des solutions techniques bien maîtrisés et mieux calibrés, donc, à des prix plus abordables. Voilà  ce qui a été décisif.

Résultat : le premier cargo à voile  sera construit pour moitié à Saint-Nazaire par les adhérents du réseau Neopolia, notamment l'éectricité, l'hydraulique et l'aménagement intérieur. La coque sera fabriquée à l'étranger et remorquée peinte à Saint-Nazaire. Le gréement proviendra d'entreprises françaises.
Tout n'est pas encore bouclé, reste à financer l'opération. Neoline doit trouver 40 à 45 millions pour lancer le premier cargo. 30% avec des fonds propres et 70% avec des emprunts bancaires. 

Besoin de l'Etat pour crédibiliser l'innovation

"Nous avons besoin d'être accompagné par l'Etat pour qu'il nous offre des garanties bancaires" indique Jean Zanuttini. "Cette aide est essentielle lorsque l'on innove. Elle nous donne de la crédibilité et évite que l'on soit considéré comme un armateur à risque."
Lors du Salon du Bourget, Alain Leroy, président de Neopolia avait reçu le soutien du président de la République, Emmanuel Macron. Plus récemment, François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a aussi apporté son aval au projet.

Désormais, c'est aux services de l'Etat de faire le nécessaire pour mettre en application toutes ces bonnes intentions.

Les caractéristiques du cargo

Le Neoliner est un cargo roulier dit "ro-ro" à propulsion principale vélique et à propulsion auxiliaire diesel-électrique. Long de 136m, il pourra emporter l'équivalent de 280 conteneurs.

Ses 4 200 m² de voiles lui permettront de naviguer à une vitesse commerciale de 11 noeuds, là où un navire à moteur navigue à 15 noeuds, mais cela permettra d'économiser 80%  à 90% de carburant. 

"Demander 2-3-4 jours de plus qu'un transport, un "transit time" classique, des grandes lignes n'est pas forcément problématique pour les chargeurs", nous expliquait Jean Zanuttini, à l'automne dernier, "ce qui est important, c'est la ponctualité. Ensuite, en travaillant sur le nombre d'escales de la rotation", 5 par rotation pour le cargo à voiles, "on est capable finalement de délivrer des "transit time" qui sont, au final, très très proches de ceux de la concurrence".
Le cargo disposera d'un moteur diesel électrique pour effectuer le manoeuvres de port. Il pourra passer sous des ponts de 41 mètres de hauteur grâce à un système de mâts repliables. Quatorze hommes d'équipage suffiront pour le piloter. 

Neoliner offrira deux rotations pas mois entre Saint-Nazaire, Bilbao et les Etats-Unis (Charleston et Baltimore). Retour par Saint Pierre-et-Miquelon. 
La construction du premier navire doit débuter fin 2019, pour une mise à l’eau prévue fin 2021. Un second navire est également annoncé.

Des chercheurs allemands de Rostock et de Munich ont montré que le transport maritime provoquerait en Europe la mort de 50 000 personnes et coûterait 58 milliards d'euros aux services de santé.

En cause, la pollution à l'oxyde de soufre et à l'oxyde d'azote qui accélèrent la formation de particules fines et ultra-fines. L'avenir serait donc au transport maritime à la voile.







 
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