En Loire-Atlantique, de nombreux postes sont vacants dans l'accompagnement des personnes en situation de handicap. Les structures dédiées doivent limiter leurs places. Les parents sont éreintés.
Myriam Nael, élève une fille en situation de handicap. "La maison départementale des personnes handicapées m'a donné une notification de prise en charge pour ma fille de 20 ans. Fin mai, faute de personnel, la structure a été réorganisée. La maison Champs fleuri, qui la prenait en charge pendant la nuit, a fermé". Et cette fermeture ne fait pas exception.
En tant que représentante des familles de la Maison Champs fleuri, elle dénonce une diminution du nombre de places dans les établissements médico-sociaux et souligne que la prise en charge nécessaire à leur inclusion, ne peut être assumée uniquement par les parents, en particulier dans les familles monoparentales, ou lorsque les parents travaillent à temps plein : "Il est impossible de s'en sortir seuls si on n'a pas une aide réelle".
Pour prévenir l'épuisement des parents et des aidants de manière plus générale, Myriam Nael rappelle qu'une loi, en vigueur depuis le 1er janvier 2016, a créé un "droit au répit" : les familles peuvent bénéficier durant 90 jours maximum par an d'un accueil ponctuel de leurs enfants dans des établissements médico-sociaux.
En Loire-Atlantique, les 1000 places proposées dans ces établissements ne suffisent plus. 900 jeunes sont en liste d'attente. Un déficit qui s'explique en premier lieu par la forte croissance démographique du département selon Arnaud Goasguen, directeur général d'Adapei Loire-Atlantique.
Mais depuis peu, un autre facteur vient aggraver la situation : le manque de personnel et des difficultés à recruter, particulièrement depuis le début de la pandémie de Covid-19.
8% des postes ne sont pas pourvus dans le département. La profession n'attire plus assez. Une "situation catastrophique", pour Arnaud Goasguen : "On perd la notion du sens au travail. La dégradation de l’accompagnement fait qu’on a du mal à s’y retrouver", déplore t-il, en rappelant que certaines professions du secteur n'ont pas été prises en compte par le Ségur de la santé :"C’est absurde de ne pas tenir compte de l’ensemble des parties prenantes pour obtenir un système d’accompagnement qualitatif. Quant aux revalorisations qui ont été annoncées le 18 février, nous n'avons toujours pas reçu les fonds".
Des parents inquiets
"Ce manque de places chamboule aussi la vie de nos enfants, qui aiment passer du temps avec leurs camarades", explique Myriam Nael, qui a recueilli le témoignage de plusieurs parents concernés par les réductions des capacités d'accueil dans les établissements médico-sociaux.
Hélène, la mère de Liam, 11 ans, témoigne : "On essaye depuis qu’il est tout petit de l’aider à devenir un jeune adulte qui profite au même titre que les enfants de son âge. Malgré notre acharnement, on se rend compte que c’est de plus en plus difficile d’imaginer l’avenir de notre enfant et de faire en sorte qu’il soit épanoui".
Ce mardi 12 juillet à 18 heures, un rassemblement est organisé devant le Carrousel des Mondes Marins, à Nantes par les parents de jeunes en situation de handicap, pour demander une meilleure prise en charge de leurs enfants.