REPLAY. Municipales 2020 : ce qu'il faut retenir du débat à Nantes

Ce mercredi 11 mars, la rédaction de France 3 Pays de la Loire s'est mobilisée pour une nouvelle soirée de débats en vue des Municipales des 15 et 22 mars prochain. Débat d'avant premier tour à Nantes.

À l'occasion des Municipales 2020, France 3 Pays de la Loire organise des débats dans 11 villes de la région. Avec, chaque mercredi, des focus sur 3 ou 4 villes, jusqu’au premier tour des élections municipales.

►Voir ou revoir le débat

Nantes, attractive jusqu’où ?


Plus 43000 habitants gagnés ces 5 dernières années. Une des conséquences, il est difficile d’y circuler, la 10e ville la plus embouteillée de France.

Nantes a des atouts et donc il y a des conséquences - Johanna Rolland

"Il faut assumer de dire que la place de la voiture doit diminuer mais pour ça il faut des alternatives concrètes, faciles et crédibles", "3 nouvelles lignes de tramway, la gratuité des transports en commun le weekend et la baisse de 20% du prix des abonnements". Le vélo et la voiture "autrement" sont les deux autres alternatives proposées par la maire sortante.

"J’ai le sentiment qu‘au cours de ces 6 dernières années, on n’a pas posé réellement la question de la croissance de la ville, on l’a plutôt subie qu’autre chose"estime Laurence Garnier, tête de liste LR, pour qui la question est "comment on gère cette attractivité ?".

"Pour une métropole qui devienne une locomotive pour son territoire et non plus un aspirateur, on réaménage le territoire"
, poursuit Laurence Garnier qui propose du coworking, la mise en place d’horaires décalés en accord avec les grands employeurs de la métropole ou encore "une révolution vélo".

Pour Julie Laernoes, Nantes ensemble, "on a oublié dans l’attractivité la transversalité dse politiques publiques et l’humain".

"Il y a un impératif écologique qui fait qu’il faut qu’on se dépasse différemment donc il faut changer de modes de transport", poursuit-elle, "aujourd’hui le vélo n’a clairement pas sa place, on a fait des pistes cyclables, clairement c’est un jeu de piste quotidien pour trouver là où il faut circuler à vélo".

Margot Medkour, Nantes en commun, estime "les gens se déplacent pur travailler principalement, la problématique c’est bien les déplacements au quotidien", "je pense que demain on doit faire en sorte qu’il y ait des emplois plus proches de là où vivent les gens pour qu’ils aient moins aussi à se déplacer".

"Nous on propose la gratuité pour les personnes qui gagnent moins de 1 600 euros par mois".

Valérie Oppelt, la candidate LREM de Nantes avec vous, estime qu’il y a eu "un réel manque d’anticipation sur la mobilité de manière générale". Elle imagine "dézoomer au-dessus de la ville", limitant la voiture dans la ville avec "5 parking relais  autour de la ville, après vous imaginez, vous pouvez vous déplacer avec un futur métro aérien", " c’est cher mais il faut voir très loin".

"Nantes est une ville attractive est je souhaite qu’elle le demeure notamment dans la qualité de vie qu’elle va proposer aux Nantais",
estime Eléonore Revel, la candidate RN, "je me pose la question est-ce que l’hyper métropolisation de la ville va amener une qualité de vie aux Nantais".

"Il est évidement qu’aujourd’hui les transports sont saturés" poursuit-elle, "je veux laisser aux gens la liberté de choisir leur mode de transport".

Nous n’avons pas anticipé cette arrivée de personnes sur notre métropole – Eléonore Revel
 

Le boom de l’immobilier

Les loyers augmentent de 6,4% par an, le prix d’achat des logements augmente de 11,4% par an.
Faut-il encadrer les loyers ?

"Il faut plafonner les loyers" pour Margot Medkour, "c’est juste une mesure d’urgence, après il faut des mesures sur le long terme".

Le logement ça doit être un droit et pas une marchandise sur laquelle on se fait de l’argent – Margot Medkour

"Non on n’arrête pas construire, pourquoi ? Parce que sinon il se passe ce qui s’est passé à Bordeaux, l’augmentation des prix à Bordeaux, c’est 70% de plus qu’à Nantes", lui répond Johanna Rolland.

"Une des mesures phares de mon programme, c’est la réhabilitation énergétique de 50 000 logements en 10 ans, à coût zéro pour les loyers les plus modestes", poursuit la maire sortante.

"Il faut arrêter de casser, de déconstruire, il faut rénover, optimiser et mieux partager", estime Julie Laernoes "c’est personne dehors aussi dans la rue, ce n’est pas acceptable dans une ville riche comme Nantes qu’il y ait des gens qui dorment à la rue".

Pour Laurence Garnier, "la réalité du marché est telle qu’on n’a pas la possibilité de faire autrement" que de construire, mais il faut créer "d’autres pôles que la métropole nantaise pour accueillir demain des emplois, des services et des habitations. C’est de la qualité de vie en plus pour les Nantais et c’est écologique".

J’assume cette attractivité et surtout j’assume la construction de 6 000 logements sur la métropole – Valérie Oppelt

Eléonore Revel, "il y a des terrains sur lesquels nous pouvons continuer à construire mais il faut limiter la croissance en logements de notre ville".

"C’est totalement hypocrite de dire que nous allons continuer à construire, que nous allons faire plus de transports en commun et que nous allons avoir une qualité de vie qui sera meilleure"
, poursuit l’élue RN.
 

Insécurité, des chiffres à la hausse

Trois morts, 28 blessés l’an passé. Le nombre de règlements de compte a plus que doublé en un an, de 27 en 2017 à 68 en 2019.

"La sécurité, on va s’en occuper. Doublement des effectifs de police municipale, simplement pur se remettre dans la moyenne des villes de même taille", propose Laurence Garnier, "des policiers 24h/24 et 7 jours sur 7", "le doublement des caméras de videoprotection", "et la création d’annexe de la police municipale dans les 11 quartiers de Nantes".

"Je m‘engage à augmenter les effectifs de la police municipale", "et à augmenter leurs plages horaires jusqu’à 2 heures du matin, je m’engage pour un plan pour la sécurité le soir et la nuit particulièrement dans le centre-ville et au Hangar à bananes", renchérit Johanna Rolland.

"85 policiers municipaux supplémentaires", propose Valérie Oppelt, "le jour une police à moto"et des nuiteux, "qui seront armés" .

Dire qu’armer la police municipale, recruter des policiers municipaux supplémentaires et mettre des caméras partout, ça va régler les problèmes de sécurité, c’est faux - Julie Laernoes

L’élue écologiste propose de faire "de la prévention", "mettre de la présence humaine dans l’espace public pour prévenir des situations", "130 concierges en bas d’immeubles pour recréer du lien, du dialogue, de la vie".

"On a besoin d’une présence rassurante"
, explique Margot Medkour, dont la  liste propose une "maison de la nuit"ouverte 24 heures sur 24 place du Commerce, avec des médiateurs. Pour la candidate, l’idée est aussi d’augmenter les effectifs de la police municipale.

"Bien évidemment, nous sommes pour le doublement de la police municipale et pour leur armement" propose aussi Eléonore Revel.


Nantes, 6ème ville de France et seule métropole présidée par une femme est une ville très attractive, trop, selon les opposantes de Johanna Rolland. Avec plus de 309 000 habitants, la métropole a gagné 43 000 habitants ces 5 dernières années et doublé sa population ces 50 dernières années.

Avec ses Machines de l'ile, ses spectacles vivants déjantés, ses bords de Loire, son passé industriel dans la navale, et son effet côte ouest, Nantes continue de séduire, notamment les cadres parisiens. Le taux de chômage est en dessous de la moyenne nationale des villes de plus de 100 000 habitants, à 6,8 %.

Résultat : le prix de l'immobilier s'affole depuis des années et l’insécurité grimpe avec des chiffres qui donnent le tournis : 27 règlements de compte sur fonds de trafic de stupéfiants en 2017, 68 en 2019. L’insécurité est d’ailleurs au cœur de la campagne des Municipales.
 

Un combat de femmes

La présidente de la métropole et maire sortante Johanna Rolland, élue en 2014 à 34 ans, à la suite de Jean-Marc Ayrault, brigue un deuxième mandat dans une ville aux mains des socialistes depuis 1989.

Face à elle, son opposante de 2014, la vice-présidente de la région, Laurence Garnier. Sur sa gauche, la conseillère municipale écologiste Julie Laernoes ou encore la benjamine de ces élections Margot Medkour, tête de liste d'un collectif citoyen, lui reprochent toujours plus de croissance urbaine, au détriment du bien vivre ensemble.

En tout, 9 listes se présentent au premier tour. Pami lesquelles, 6 prétendantes au fauteuil de maire. A Nantes, le théâtre politique est d’abord un combat de femmes, un combat unique en France.

Les listes à Nantes

  • Hugo Sonnier, Nantes en exemple !
  • Riwan Chami, Anticapitalistes et révolutionnaires
  • Margot Medkour, Nantes en commun
  • Julie Laernoes, Nantes ensemble
  • Johanna Rolland, Nantes en confiance
  • Nicolas Bazille, Faire entendre le camp des travailleurs
  • Eléonore Revel, Le bon sens pour Nantes
  • Laurence Garnier, Mieux vivre à Nantes
  • Valérie Oppelt, Nantes avec vous
La rédaction de France 3 Pays de la Loire vous donne rendez-vous pour 2 débats en prime-time :
  • Mercredi 11 mars à 21h05, avec les candidats de Nantes – Le Mans – Cholet –Saumur
  • Mercredi 18 mars à 21h05 pour un débat entre-deux tours

Municipales 2020, plus de 200 débats organisés sur les antennes régionales de France 3

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