Il y a un an, Emmanuel Macron lançait le grand débat, une des réponses à la crise des Gilets jaunes. Un temps de discussion qui s'est achevé en avril dernier mais qui connaît un prolongement sur un thème et un format différent : la Convention citoyenne sur le climat.
Depuis début octobre, 150 Français tirés au sort se retrouvent à Paris pour réfléchir à l'environnement et à des mesures concrètes pour le préserver.
A l'Ouest de Paris, le Conseil économique, social et environnemental. Une Assemblée consultative sur laquelle peuvent s'appuyer le Gouvernement et le Parlement.
Ce jour-là, William Aucant s'y rend pour la troisième fois. William n'est pas un homme politique : il participe à la Convention citoyenne pour le climat.
Il fait du télétravail, n’a pas de voiture. Père d'un enfant, il s’organise avec son épouse pour vivre et tout faire à vélo, réduire leurs déchets et surtout, la famille s’impose de diminuer ses déplacements à l’étranger, notamment pour ses vacances.
William a choisi de s'installer sur l'île de Nantes, un mode de vie urbain où tout doit être faisable à vélo.
"J'ai choisi mon lieu de vie exprès pour pouvoir être proche", dit William qui vit sur l'ile de Nantes par souci de combiner écologie et qualité de vie, "je veux être témoin et acteur au quotidien". Un crédo écolo. En ce moment, William réfléchit aussi pour les autres.
Transport, Consommation, logement : en tout, ils sont 150 à avoir été tirés au sort pour parler climat.
Une France miniature : autant de femmes que d'hommes, âgés de 16 à 80 ans, de tous les horizons professionnels et de toutes les catégories socio-professionnelles.
William et les autres citoyens ont une mission très concrète : ils doivent trouver des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici 2030. Pour cela, ils sont répartis en commission.
Une réflexion où chacun apporte ses connaissances, son expérience personnelle.
"Ce n'est pas une simple consultation, c'est une délibération", explique Julien Blanchet, rapporteur général de la Convention citoyenne pour le climat, "on donne le premier mot au citoyen. Il délibère. Et ce qui est inédit, c'est le tirage au sort. Dire qu'en France, tout le monde maintenant peut contribuer à la construction de la politique publique" .
Pour nourrir leur réflexion, leur recherche de solutions, les citoyens sont entourés de nombreux experts.
Débattre, creuser des pistes ensemble... Que restera t il de l'exercice ? "J'ai déjà changé. Au fur et à mesure, il y a une vraie introspection personnelle qui se fait. Moi je le souhaite à chacun des Français de pouvoir un jour être porte-parole du climat".
Le Président Macron à la rencontre des 150 citoyens
Neuf des 150 Français tirés au sort vivent en Pays de la Loire.William et les autres ont encore trois week-ends pour construire leur feuille de route. Fin janvier, ils soumettront leurs idées au gouvernement.
En attendant, ce vendredi Emmanuel Macron ira à la rencontre de ces 150 citoyens français qui veulent savoir ce qu'il fera de leurs propositions à venir pour lutter contre le réchauffement.
Le chef de file d'EELV Yannick Jadot, député européen de la circonscription ouest, a manifesté son inquiétude sur "la petite musique de la majorité En marche qui est de dire que ces citoyens, comme ils sont en avance sur le gouvernement, seraient manipulés par les écologistes ou qu'il n'y aurait que des écologistes dans cette conférence de citoyens, pour les disqualifier".
Il a souhaité que le président Macron soit bien "à l'écoute" des propositions de la Convention et que celles-ci fassent l'objet d'un "suivi".
Les participants à cette convention se posent aujourd'hui la même question : est ce qu’ils ne servent pas de vitrine au gouvernement ?