Les entreprises de ventes en ligne de poisson fleurissent sur la toile. A Nantes, la célèbre poissonnerie Paon s'y est mise il y a un an et demi.
En plus de ses étals traditionnels, l'entreprise nantaise propose à ses clients de se faire livrer à domicile. Une formule en plein développement et qui fait de nombreux adeptes.
6h et demi, coup de feu chez Paon. Les produits achetés quelques heures plus tôt affluent de toute la région et repartent aussi vite alimenter les marchés nantais.
"Sur l'aspect vivant, on achète, on vend, on fait vraiment des transactions très rapides le matin" explique Yannick Porée, commercial chez Paon.
Depuis août 2016, une partie du frais est destinée aux particuliers qui commandent en ligne.
"Là on va en Haute-Savoie ce matin, dans le 06, dans le 19 et on a une commande aux Sorinières juste à côté" se réjouit Marie Broussard, responsable du site internet.
Le choix se fait selon le stock disponible. Pour les habitants de Loire-Atlantique, pas de frais de port et la promesse d'être livrés dans les deux heures une fois la commande passée. Pour l'entreprise, la formule marche. Son chiffre d'affaires augmente depuis fin 2017.
"Ça permet de combler cette baisse d'activité sur le début de semaine et surtout ça nous permet d'avoir une amplitude horaire de vente qui est nettement plus importante que ce qu'on a aujourd'hui", constate Alric Paon, gérant de la poissonnerie Paon.
Et en boutique ou sur le net, même clientèle.Aujourd'hui un marché ça va commencer à 7-8 heures et ça va se terminer à 12h30-13h. L'avantage d'internet, c'est 24h/24
Fidèle de la première heure, Denise a délaissé les étals traditionnels pour surfer sur la toile.
"Je suis bien plus heureuse de voir tout ce qu'il y a sur internet" explique-t-elle, "pour mon anniversaire, il y avait des homards. J'ai fait deux homards à l'américaine, c'était formidable".
Comme Denise, 4000 clients de la poissonnerie Paon en pincent pour les livraisons à domicile.
D'autres entreprises se sont positionnées sur le secteur de la vente de poissons en ligne, comme la start up O'POisson.
"Il y avait cet essor aussi de la part des consommateurs sur les produits locaux, les produits en circuit court" nous expliquait Caroline Hennequin, cofondatrice de O'Poisson en avril 2017, "on s'est dit qu'on avait tous les ingrédients pour réussir puisque mon père et mon cousin achètent directement le poisson à la criée. On a déjà un savoir-faire de poissonniers de par mes oncles et tantes sur l'Ile d'Yeu. "Le frais est en train de se démocratiser sur internet"
Initialement installée à Nantes il y a un an, l'entreprise est désormais basée à la criée des Sables d'Olonne au plus près de l'approvisionnement.
Le poisson expédié est prêt à consommer, conditionné sous vide, pour le transport et une conservation un peu plus longue.
Une moitié des clients de l'entreprise est constituée de réseaux de distribution, l'autre moitié est composée de "clients surtout basés en région parisienne, dans un grand arc de l'Est de la France ou encore la région toulousaine qui sont attirés par les produits haut de gamme et la traçabilité des produits " comme l'expliquait Caroline Hennequin le 14 mars dernier au Journal des Entreprises.
Signe de la bonne vitalité de cette startup, O'POisson envisage une troisième levée de fonds et des recrutements " 2 ou 3 personnes d'ici la fin de l'année 2018".
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