Une nouvelle saison de dons débute pour les bénévoles des Restos du cœur qui voient le nombre des bénéficiaires augmenter dans les 34 centres de distribution que compte la Loire-Atlantique.
Fidèle au poste, la vingtaine de bénévoles du centre de distribution du Boulevard Dalby à Nantes s'apprête une fois encore à accueillir les personnes précaires.
Elles sont plus de 400 inscrites pour venir, chaque semaine, chercher de quoi manger. Des personnes comme Gilles ou Olga, qui ont accepté de répondre à nos questions, malgré la gêne, le désarroi aussi, dans lesquels les plongent leurs situations.
Gilles a eu un accident de travail. Pas simple au début pour lui d'admettre, d'accepter de se faire aider.
"Maintenant je m'y suis habitué, on va dire, dit-il. Mais au début c'était assez dur...avant je gagnais bien ma vie, j'étais intérimaire et là soudainement, on vous donne de la bouffe tout ça...heureusement que j'ai ça, parce que j'arrive quasiment à plus faire trop de courses, donc ça me permet de manger".
Le "profil" des bénéficiaires tend à changer ces dernières années, aux personnes âgées, dotées de trop petites retraites, aux familles nombreuses, aux personnes qui cherchent du travail mais n'en trouvent pas, s'ajoutent désormais les étudiants et les mamans et papas solos. "Les familles monoparentales représentent 50% des personnes que nous accueillons" indique Jean-Michel Griffon Président des Restaurants du cœur de Loire-Atlantique.
Les Restos du Cœur de Loire-Atlantique dénombrent cette année 5% d'inscrits en plus et distribuent chaque semaine 50 000 repas.
Seule bonne nouvelle, alors que les Restos déplorent l'aggravation de la précarité, l'association de Coluche a pu faire provision de 2 200 tonnes de denrées, grâce à une campagne 2020 marquée par un record de dons. De quoi améliorer l'ordinaire comme lors de cette distribution où les bénévoles ont ajouté de l'huile au panier alimentaire de base...
C'est la 37ème campagne des Restos du Cœur, une association devenue au fil des ans une institution essentielle qui, comme le dit Olga, venue chercher son premier panier de l'hiver, "sauve la vie, pas physiquement, pas matériellement mais moralement".