Évacués de la centrale d'achat de Leclerc, les agriculteurs de la confédération paysanne, dénoncent "le deux poids deux mesures" du gouvernement

Le blocage avait été mis en place mardi 30 janvier à l'appel de la Confédération paysanne 44, du Gab 44 et de la Sivam. Depuis, les agriculteurs se relayaient devant la centrale d'achat Leclerc de Saint-Etienne-de Montluc qui approvisionne 49 enseignes du grand-ouest. Une évacuation est en cours ce samedi 2 février.

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"Je refuse d'envoyer d'envoyer des CRS sur des gens qui travaillent" "les agriculteurs ne sont pas des délinquants", c'est par ces mots que Gérald Darmanin, invité de l'émission Télématin sur France 2, justifiait le 31 janvier sa stratégie de maintien de l'ordre face à la colère des agriculteurs.

Visiblement le ton a changé. Ce samedi matin 2 février, les forces de l'ordre envoyées pour évacuer le site ont procédé à des contrôles d'identité sur le blocage de la SCA Ouest, la centrale d'achat de Leclerc. "Ce qui n'est pas habituel", s'étonne Jean-François Guitton, représentant de la confédération paysanne de Loire-Atlantique. "Nous avons longuement négocié avec les gendarmes, finalement, ils ont renoncé aux vérifications."

"On s'attendait un peu à ce que quand la Fnsea serait rentrée, nous, on serait déménagés. Je ne sais pas ce que l'on doit en conclure. Soit notre parole dérange, soit notre mouvement était en train de porter ses fruits et de faire perdre de l'argent à Leclerc, ce groupe qui nous ruine depuis des années. La cible était bonne. On sait derrière qui le pouvoir se situe", analyse le syndicaliste.

"On ne changera pas la politique agricole en un claquement de doigt"

C'est donc dans le calme, mais klaxons vrombissants, que les paysans ont levé le camp vers 9h30. Une quarantaine d'exploitants qui ont regagné leurs fermes. Mais pour tous, la lutte continue. Sous quelle forme ?  "On va se reposer et réfléchir. La politique agricole ne va changer en un claquement de doigt", malgré la fatigue, Jean-François Guitton garde le sourire.

La cible choisie était symbolique. "L’agro-alimentaire arrive à défendre sa marge parce qu’ils sont puissants. Nous, producteurs, on essuie les plâtres de cette stratégie politique", précise le représentant de la confédération paysanne 44.

Résultat de ce blocage de cinq jours, des ruptures de stocks dans certains hypermarchés de l'agglomération nantaise et des rayons de produits frais vides.

Le site a été entièrement nettoyé. Les camions jusque-là bloqués vont de nouveau pouvoir charger les marchandises.

Les agriculteurs sont repartis comme ils étaient arrivés, en convoi. "On ne lâchera rien sur le volet environnemental et social. Les annonces du gouvernement, c'est un recul impossible. L'abandon d'Ecophyto, projet qui prévoyait la réduction des pesticides est un retour en arrière inacceptable, on se battra là-dessus lors des prochaines réunions en préfecture."

"Et puis on a réussi à montrer qu'il y avait un autre monde paysan en France. La Fnsea ne représente que 20% des votes des agriculteurs dans les chambres ", conclut Jean-François Guitton.

Des agriculteurs soutenus par Michel Ménard, président socialiste du département de Loire-Atlantique. En visite ce vendredi sur l'exploitation de la Loirière à Montbert a déclaré ; "l’allégement des règles environnementales, particulièrement l’annonce d’une mise en pause du plan Echophyto, est une erreur politique grave, qui dégrade un peu plus encore la santé publique dont celle de nos agriculteurs, nos sols et notre environnement."

"Cette protection est vitale pour pérenniser l’activité agricole sur nos territoires et notre souveraineté alimentaire. Ce gouvernement ne semble guère se soucier du jugement du 29 juin 2023 par lequel le tribunal administratif de Paris a enjoint à l’État de renforcer ce plan Ecophyto avant la fin juin 2024.", a précisé Michel Ménard.

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