Les Canaries vont découvrir les pelouses de Première Ligue cette saison. À quelques semaines du début du championnat, nous avons rencontré Emily Burns. Gardienne numéro 1 du FC Nantes, elle est déjà familière de la première division féminine.
Ce matin-là, le soleil éclaire les terrains du centre d’entraînement de la Jonelière. Il fait beau, mais pas trop chaud. Sur l’un des rectangles verts, les féminines du FC Nantes enchaînent les exercices, entre passes, dribles et tirs au but. Voilà déjà plusieurs semaines que les footballeuses ont fait leur rentrée et, cette fois, la douce météo annonce une séance prolongée.
“De toute manière, avec Nicolas, on ne sait jamais vraiment quand les entraînements se terminent. Il n’est pas réputé pour faire court”, confie une des membres de l’encadrement, sourire aux lèvres. Il faut dire que la pré-saison n’est pas de tout repos pour les joueuses de Nicolas Chabot.
Avec l’arrivée historique du FC Nantes en première division cette année, le coach veut mettre toutes les chances de son côté et, pour ça, il mise sur la multiplication des matchs de préparation. Ainsi, depuis la reprise des entraînements, le 22 juillet dernier, les féminines ont au moins une opposition par semaine.
Cela permet à Nicolas Chabot de tester différentes combinaisons et stratégies de jeu. Et, au sein de l’effectif, une joueuse semble bien avoir sa place. Devant sa cage, ses deux pieds sont bien ancrés dans le sol et son regard est concentré ; Emily Burns entame sa deuxième saison avec le FC Nantes, déterminée.
L’expérience, c'est important dans une équipe de football, alors j’espère réussir à en faire profiter la mienne cette saison
Emily BurnsGardienne n°1 du FC Nantes
Déjà familière des terrains de Première Ligue, elle fait partie des rares Canaries à avoir cette expérience. “J’ai déjà fait deux saisons en première division, l’une avec Dijon, l’autre avec Saint-Etienne. L’expérience, c'est important dans une équipe de football, alors j’espère réussir à en faire profiter la mienne cette saison”, soutien la gardienne numéro 1 des Jaunes et Vertes.
Meilleure gardienne de D2
La saison dernière, la portière de 27 ans, a été une des figures de proue de l’équipe promue. Pour un total de huit clean-sheets — performance par laquelle une équipe n'encaisse aucun but au cours d'un match — en 19 rencontres, Emily Burns a très clairement contribué à la montée en première division du FC Nantes.
Du haut de ses 1 m 77, la gardienne a su jouer son rôle de dernier rempart avec justesse. Le match contre Montauban, lors de la septième journée de deuxième division (D2), en est un bel exemple. Ce jour-là, les Nantaises se sont fait peur.
Les récompensé(e)s en D2 Féminine ! 🏆
— Arkema Première Ligue (@ArkemaPL) April 29, 2024
Emily Burns - @FCN_Feminines (meilleure gardienne)
Tatiana Solanet - Thonon (meilleure joueuse)
Vincent Nogueira - @RCSA (Meilleur entraineur) #TropheesD1Arkema pic.twitter.com/0DHcowYydI
Alors qu’elles dominaient 3-0 pendant les cinquante premières minutes de jeu, les Canaries se sont ensuite fait rapidement rattraper : 3-1 à la 60ᵉ minutes, 3-2 à la 62ᵉ… Puis, une Montalbanaise tente d’égaliser.
C’est sans compter sur Emily Burns qui détourne la frappe et permet au FC Nantes de remporter les trois points de la victoire. Une prouesse qui, parmi d’autres, a notamment permis à la Jaune et Verte d’être élue meilleure gardienne de D2 la saison passée.
Pourtant, rien ne prédestinait Emily Burns à devenir une cadre des terrains français. “Au début, je n’aimais pas le football”, confie la jeune femme. Originaire du Canada, sa famille lui a fait essayer beaucoup de sport lorsqu’elle était petite. L’actuelle gardienne du FC Nantes a, comme beaucoup d’enfant, commencé le foot en tant que joueuse de champ. “Mais taper dans le ballon, être au milieu d’un groupe… Ça ne me plaisait pas top”, admet-elle.
Mais, dès lors qu’elle enfile les gants, Emily Burns voit le ballon rond autrement. “J’aime bien le poste de gardienne parce qu’il me permet de travailler pour une équipe, tout en ayant mon espace. J’aime bien être seule’”, détaille la footballeuse, d’un naturel discret.
Une fois tombée amoureuse du football, la Canadienne a alors continué de travailler jusqu'à intégrer les championnats européens, de la deuxième division espagnole à la première division française (D1).
Sérieux, calme et réflexion
Les deux expériences d’Emily Burns en D1 n’ont pas été simples pour autant. Avec Saint-Etienne, elle a connu la relégation en 2022 et, avec Dijon, le maintien en 2023. Malgré ces deux saisons compliquées, avec parfois de faibles temps de jeu, la Canadienne a su se révéler sur les pelouses de l'élite.
Comme le 14 mars 2022 où elle a donné à voir un spectacle exceptionnel lors d’un derby face à l’Olympique Lyonnais. Sous les couleurs stéphanoises, Emily Burns signe 14 arrêts sur 15 frappes cadrées. Une belle performance qui permet aux Vertes d’imposer un match nul aux Lyonnaises, une des équipes féminines de foot les plus fortes du monde.
🎥 Le résumé du match #ASSEOL (1-1). pic.twitter.com/f7yYBlQ6SM
— OL Féminin (@OLfeminin) March 14, 2022
Ce type de réussite, Emily Burns le doit en partie à son calme tempérament. Une qualité qui a attiré l’œil du FC Nantes en 2023 et qui continue de plaire à son entraineur, Fabien Varenne. “L’expérience d’Emi en D1 va être un vrai plus pour l’équipe cette saison, mais ce qu’on apprécie vraiment chez elle, ce sont ses qualités à la fois humaine et physique”, précise le coach des gardiennes nantaises.
Emily Burns ne semble jamais quitter sa quiétude naturelle. Alors, sur les terrains d’entraînement de la Jonelière, elle exécute les exercices imaginés par Fabien Varenne en toute sérénité. Quand on la regarde, chacun de ses gestes paraît simple.
“En plus d’être une gardienne sérieuse et réfléchie, Emily a de grandes qualités athlétiques sur les techniques de plongeon, sur les techniques de poussée et sur les techniques de déplacement”, détaille le technicien. Pour la faire performer encore davantage cette saison, Fabien Varenne mise sur le perfectionnement de ses qualités.
Le rythme des matchs en première division vont être plus intenses, donc on doit travailler notre adversité
Fabien VarenneEntraîneur des gardiennes du FC Nantes
“Même si je n’ai pas changé ma logique d’entraînement par rapport à l’an dernier, notre arrivée en Première Ligue nous oblige à renforcer et à optimiser les capacités de nos joueuses. Emi en a plusieurs, alors on travaille sur l’ensemble de ces aptitudes”, souligne le spécialiste des gardiennes.
Dans cet objectif, Fabien Varenne dit se concentrer, notamment, sur des exercices de contextualisation. À savoir entraîner ses gardiennes avec les joueuses de champs et reproduire des contextes de match. “Le rythme des matchs en première division vont être plus intenses, donc on doit travailler notre adversité”, note-t-il.
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Emily Burns et ses coéquipières ont encore trois semaines pour préparer leur arrivée dans l’élite du football féminin français. Présentées aux supporters lors du premier match à domicile de leurs homologues masculins le dimanche 25 août, les footballeuses ont été acclamées par la Beaujoire.
Cette ferveur aidera peut-être la gardienne à briller à sa juste valeur sur les terrains de Première Ligue dès le 21 septembre prochain, date de la première journée du championnat. Le FC Nantes y affrontera les Havraises du HAC, au Stade Océane (Le Havre).
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