L'ensemble des départements des Pays de la Loire a été placé en risque "très élevé" d'allergie liée au pollen. Dominique Chevallier, allergologue à Nantes, constate des effets beaucoup plus importants sur ses patients cette année.
Les yeux qui grattent, la fatigue, les difficultés à dormir : chaque printemps, ces symptomes sont le lot quotidien de nombreuses personnes allergiques au pollen. Cette année, les effets de ces allergies sont particulièrement répandus et plus intense.
"Je n'ai pas vu cela depuis très longtemps. Tous les gens allergiques sont gênés." Depuis quinze jours, Dominique Chevallier, médecin allergologue à Nantes, enchaîne les consultations de patients allergiques aux pollens de graminées.
Le 29 mai dernier, le Réseau national de surveillance aérobiologique a placé la quasi-totalité du pays en risque "très élevé" d'allergie liée au pollen.
Rhinites, asthmes, conjonctivites sévères, les conséquences sur les patients sont plus marquées et plus répandues que les autres années."D'habitude, certains allergiques sont gênés et d'autres pas. Là, tous sans exception le sont. Je revois des patients que je n'ai pas vu depuis près de dix ans", raconte Dominique Chevallier, également vice-président de l'association des pollinariums sentinelles de France.
Si la période est propice aux allergies liées aux graminées, le pic a eu lieu plus tôt que d'habitude. Il intervient normalement au début du mois de juin. Cette année, les premières alertes des pollinariums sentinelles sont intervenues dès le début du mois d'avril.
La raison de cette pollinisation précoce : un printemps doux et un hiver pluvieux et humide.
Une alerte au pollen par mail
Pour aider les personnes gênées à anticiper et à traiter au mieux leurs allergies, le site alertepollens.org informe par mail des émissions de pollen. Les allergiques peuvent ainsi débuter leur traitement dès les premiers grains de pollen. À condition de savoir à quel type de plantes on est allergique.Ces alertes sont basées sur les relevés réalisés dans les pollinariums sentinelles, des espaces dans lesquels sont regroupés les principales espèces de plantes, arbres et arbustes dont le pollen est allergisant.
Une forte concentration tout le mois de juin
La durée de ce "pic allergène" est difficile à prédire. Il faudrait plusieurs jours de pluie pour y mettre fin car, une fois le sol mouillé, les pollens ne sont plus transportés par le vent.Les averses orageuses annoncées sur les Pays de la Loire ces prochains jours devraient soulager quelque peu les allergiques. Mais la concentration en pollen de graminées devrait tout de même rester forte tout le mois de juin d'après le Réseau nationale de surveillance aérobiologique.