Autoroute A69 : "j'assume toutes mes responsabilités, mais pas les autorisations données par l'État" : partisans et opposants divisés face à l'avis surprise du rapporteur public

La demande d'annulation de l'autorisation environnementale de l'A69 pour absence de raison impérative d'intérêt public majeur est une surprise tant pour ses opposants que pour ses partisans, comme la présidente de la région Occitanie, Carole Delga. Le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne) rendra sa décision ce lundi 25 novembre 2024.

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Du côté des partisans de l'A69, la nouvelle laisse presque sans voix. Jean-Luc Alibert, maire de Soual, autre municipalité du sud du Tarn concernée par les travaux y voit un énième rebondissement : "Ce n'est pas que ce soit tant inacceptable, c'est qu'à nouveau, on veut remettre en cause un chantier qui est largement engagé où beaucoup de travaux sont en cours et en voie de finalisation". "Un chantier sur lequel nous les élus du territoire, nous travaillons, recevons cette information de manière très dubitative et nous espérons qu'évidemment comme à chaque fois, ce nouveau recours soit rejeté", espère l'édile qui veut attendre la décision de justice avec sérénité. 

Financeuse de l'autoroute à hauteur de 6 %, la Région attend que la justice suive son cours. "La justice fait son œuvre, moi, j'assume mes responsabilités, de soutenir la seule solution qui était possible", répond en souriant Carole Delga, présidente de la collectivité qui ajoute :

J'assume toutes mes responsabilités, mais je n'endosse pas les autorisations qui ont été données par l'État, donc c'est l'État qui peut s'exprimer. On va laisser la justice suivre son cours et ensuite l'État prendra ses responsabilités.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie

À ses côtés, Christophe Ramond, le président du département du Tarn, rappelle que chaque instance a validé ce projet autoroutier. "Je rappelle que d'un point de vue démocratique, ce projet a été validé à l'Assemblée nationale et dans toutes les instances locales, donc on va suivre avec intérêt ce qui va se passer dans les prochains jours", assure l'élu.

Verfeil est la première commune de Haute-Garonne située sur le tracé de la future autoroute qui doit relier Toulouse et Castres (Tarn) directement concernée par le chantier de la future autoroute A69. Les conclusions du rapporteur public dévoilées hier, mercredi 20 novembre 2024, qui demande l'annulation de l'autorisation environnementale de l'A69 pour "absence de raison impérative d'intérêt public majeur", sont diversement reçues par ses habitants. 

Avis partagés

" Moi ça m'est égal, je ne la prendrai jamais, je suis à la retraite", déclare l'un d'entre eux à France 3 Occitanie.

Lire aussi : INFO FRANCE 3. Coup de théâtre : le Rapporteur public rend un avis négatif à propos du chantier de l'A 69, l'autoroute controversée Toulouse-Castres

Après des mois de bras de fer, certains de ses opposants souhaitent toujours que le chantier soit stoppé. 

"C'est une perte d'argent pour rien, et puis tout ce que ça a causé, tous les arbres qu'on a coupés, on a un peu détruit le paysage ici quand même, un peu beaucoup même ! " regrette un autre passant dans la rue. Malgré l'avancée des travaux, il se déclare toujours favorable à leur arrêt. 

Des habitants partagés

Pour d'autres, également farouchement opposés à l'A69 depuis le début, une possible annulation serait finalement un immense gâchis tant financier que sur le plan environnemental : "C'est un désastre ! On est emmerdé jusqu'à l'os depuis des années, et là, on va arrêter maintenant alors que les gens ont été expulsés et que les travaux sont presque finis ?" lance un autre habitant qui estime que la justice a mis trop de temps pour se prononcer. 

Faut arrêter, la justice, c'est avant qu'elle doit se prononcer, pas pendant, j'étais contre à l'époque, j'ai fait toutes les récriminations possibles et imaginables à l'époque, mais une fois que tout est terminé, que le processus est enclenché, c'est la démocratie !

Un habitant de Verfeil

Les conclusions de ce rapport sont aussi une surprise pour le collectif La voie est libre, à l'origine de nombreux recours. 

C'est une surprise, et la satisfaction de voir qu'il y a des instances qui peuvent donner des avis impartiaux, des avis éclairés. Le rapporteur public se base sur des notions juridiques.

Geoffrey Tarroux, membre de La voie est libre

Le collectif demande la suspension immédiate des travaux. Mais le tribunal administratif de Toulouse ne rendra sa décision que lundi 25 novembre 2024. 

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