Différents groupes de Gilets jaunes appellent à une manifestation nationale samedi à Nantes, pour l'acte 44 du mouvement dans une ville marquée par la démission de François de Rugy et la mort de Steve Maia Caniço, deux affaires susceptibles de venir grossir les rangs des manifestants.
Pour l'acte 44 du mouvement, cette manifestation aura donc lieu à Nantes chef lieu du département de Loire-Atlantique. Et depuis le début de l'été les organisateurs promettent une journée forte.
Partout en ville et sur les réseaux sociaux des affiches "Contre le pouvoir en place, manifestation", ornées d'un homard rouge vif, référence aux dîners qui avaient déclenché la tourmente en juillet avec François de Rugy. Celui-ci a démissionné du ministère de la Transition écologique et a retrouvé son siège de député de Loire-Atlantique, qu'il occupe depuis 2007. Sur internet, les appels à manifester font également référence à Steve Maia Caniço, ce jeune homme disparu à Nantes le soir de la Fête de la musique, au moment d'une intervention policière controversée en bord de Loire.
Un lieu de rassemblement inhabituel
Alors qu'habituellement les rassemblements sont fixés en plein centre-ville, samedi le rendez-vous est donné dans "une zone bourgeoise, peu habituée aux manifs", ont indiqué des Gilets jaunes sur une page Facebook.Lors d'une conférence de presse donnée ce jeudi après-midi, Benoît Desferet, le nouveau Directeur Départemental de la Sécurité Publique, a indiqué quelques mesures de sécurité prises pour "encadrer" ce nouveau rassemblement.
Il se confirme que la "zone bourgeoise" est le quartier Mellinet situé à l'ouest de l'hypercentre.
Etonnamment, le Cours des 50 Otages ne fait pas partie non plus du secteur interdit. Sont également interdits à toutes manifestations les abords de la Préfecture, le quai Ceineray et les abords de la fête foraine, les Cours Saint-Pierre et Saint-André.Répondant une première fois à une question, le DDSP a précisé que le commissaire Chassaing, qui avait dirigé l'intervention de police lors de la fête de la musique et à l'issue de laquelle 14 jeunes étaient tombés dans la Loire, ne serait pas en charge de la sécurité ce samedi 14 septembre.
Et pour cause, ce vendredi 14 septembre, Christophe Catsnaer, le ministre de l'Intérieur a annoncé que le commissaire "le commissaire divisionnaire en charge des opérations ne pourra plus exercer ses fonctions et sera muté dans l'intérêt du service sur un emploi sans responsabilité de maintien de l'ordre, dans l'attente des conclusions de l'enquête".C'est lors de cette nuit du 21 au 22 juin que le jeune Steve Maia Caniço avait disparu, son corps avait été retrouvé dans le fleuve le 29 juillet.
Nouvelles révélations
Le Canard enchaîné a révélé mardi que le téléphone de Steve fonctionnait toujours lorsque les policiers sont arrivés sur le quai Wilson pour éteindre la musique.Durant cette nuit du 21 au 22 juin, une douzaine de personnes sont tombées dans le fleuve et des participants ont raconté avoir été aveuglés par le gaz lacrymogène.
Le mouvement à Nantes
Au début du mouvement des Gilets jaunes à Nantes, les manifestations avaient rassemblé près de 3 000 personnes le 8 décembre 2018 et environ 1 200 personnes le 15.La dernière manifestation d'ampleur, dans la capitale de la région Pays de la Loire, a eu lieu le 3 août, quelques jours après la découverte du corps de Steve dans la Loire. Venus dénoncer "les violences policières", au moins 1 700 manifestants avaient défilé et la police avait procédé à 42 interpellations.