Ce mardi 3 septembre débute le Grenelle contre les violences faites aux femmes. Une initiative dont les associations et les proches de victimes attendent des mesures immédiates et des moyens accrus.
Un fonds spécial de 1 million d'euros vient d'être débloqué par l'Etat à destination des associations de terrain. Il va être expérimenté en Pays de la Loire, dans les Hauts-de-France ainsi qu'en Bourgogne. La région devrait se voir attribuer une somme de 60 000 € au titre du fonds Catherine pour la lutte contre les violences conjugales. Ils vont permettre de financer des projets portés par des associations. Les projets retenus seront annoncés le 25 novembre, date de a lfin de la concertation.
Car une centaine de femmes ont été tuées en France par leur conjoint ou ex-conjoint, depuis le début de l'année. Mais les violences physiques, en général, touchent 220 000 femmes dans un cadre conjugal. Il y a donc urgence à mobiliser tous les acteurs concernés par cette situation.
Le gouvernement lance ainsi ce mardi à Matignon, en présence de familles de victimes, un "Grenelle" des violences conjugales, dont les associations espèrent qu'il débouchera sur un "plan Marshall" pour enrayer ce phénomène.
80 personnes, agents publics, responsables associatifs, acteurs de terrain, policiers, gendarmes, magistrats et avocats, ainsi que des proches de victimes de féminicides sont invités à ce Grenelle en compagnie d'une dizaine de membres du gouvernement. Parmi eux, Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à l’Égalité, qui promet des "annonces fortes" dès le premier jour.
Cette journée d'ouverture du "Grenelle", le 3.9.19, est aussi l'occasion de communiquer et mieux faire connaître la ligne téléphonique 3919, dédiée aux femmes victimes de violences.
Dans tous les départements, les préfets sont invités à mettre en place des lieux de discussions et de conceration pour accueillir toutes les parties prenantes, afin de leur permettre de s'exprimer. Comme en Vendée à la Roche-sur-Yon. Benoît Brocart a convié les référents.
Les associations se mobilisent
Les associations axent leurs revendications autour de l'hébergement des victimes, du fonctionnement de la justice et de la formation des policiers et gendarmes, régulièrement accusés de refuser d'enregistrer certaines plaintes. Associations et militantes féministes dénoncent aussi un criant manque de moyens.Les associations féministes mobilisées sur le sujet souhaitent que ce Grenelle débouche sur un "plan Marshall" doté d'"au moins" 500 millions, voire un milliard d'euros, loin des 79 millions d'euros de crédits spécifiquement alloués à cette lutte, selon une étude menée par cinq organisations.
Une première en France
Sur l'Ile de Nantes, Citad'elles, un lieu d'accueil, d'écoute, de soutien et d'accompagnement 24h/24 et 7j/7, ouvrira en novembre prochain. C'est la ville de Nantes qui porte ce projet et c'est une première en France.L'objectif est de "simplifier le parcours des femmes en organisant une prise en charge de la gestion de l’urgence jusqu’à leur reconstruction, et leur permettre ainsi de sortir du cycle des violences".