Environ 300 éleveurs de volaille ont manifesté lundi 20 février devant la préfecture de Nantes en Loire-Atlantique. Ils venaient faire pression pour accélérer le versement du solde de leurs indemnisations pour les pertes liées à l'épizootie de grippe aviaire du printemps 2022.
Tracteurs, slogans au nom des "aviculteurs en détresse" et paille répandue sur la route...300 agriculteurs de Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et de Vendée ont manifesté ce lundi devant la préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.
Leurs revendications : accélérer le versement du solde de leur indemnisation liée aux pertes causées par l'épisode de grippe aviaire du printemps 2022.
799 élevages ont été touchés en Pays de la Loire par la vague d'influenza aviaire entre février et avril 2022, selon les services du préfet de région.
En réponse aux ravages de l'épizootie dans les exploitations, l'État avait mis en place des dispositifs d'aides pour subvenir aux pertes économiques. Mais les dossiers mettent trop de temps à être traités selon Christophe Labour, président de la section volaille de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA).
On trouve que ça traîne beaucoup trop. Un an après, les dossiers ne sont pas complètement soldés. En attendant les éleveurs se retrouvent en difficultés financières.
Christophe LabourPrésident de la section volaille de la FRSEA
Jusqu'à 100 000 € de pertes
Les éleveurs ont touché une première avance plafonnée à 20 000 euros, mais ils attendent toujours le solde. Des sommes essentielles pour combler des pertes économiques qui "peuvent se chiffrer à plus de 100 000 euros dans certains cas", selon Christophe Labour.
"C'est dramatique pour les jeunes installés qui ont peu de trésorerie et d'épargne. C'est dur aussi pour les éleveurs spécialisés, qui n'ont pas d'autre activité pour ramener de la trésorerie dans l'exploitation", ajoute-t-il.
Un besoin de continuer à financer l'exploitation
Romain Masson, éleveur basé à Pornic, abonde en ce sens. La volaille représente 40% du chiffre d'affaires de son exploitation. Le 16 mars 2022, son lot de volaille est positif à la grippe aviaire, et il perd 2 000 de ses 12 000 canards et doit arrêter son activité avicole jusqu'au 30 septembre.
On doit continuer à faire tourner l'outil, on doit rembourser des annuités auprès des banques, payer l'électricité, on a des factures qui pour l'entretien de matériels divers, on a nos salaires.
Romain MassonÉleveur de volaille à Pornic
Il a dû faire face à un préjudice de 60 000 € et reconnaît volontiers que ce qui l'a sauvé, "c'est que je suis diversifié en production laitière et en production céréalière, c'est ça qui a permis de maintenir l'entreprise à flot".
C'est son fournisseur de cannetons, l'entreprise Bellavol, qui lui a apporté un premier soutien financier à hauteur de 32 000 € avant une indemnisation de 20 000 € touchée en septembre.
À ce jour, il a touché 75% de la valeur marchande des volailles perdues, et il attend toujours un solde de 25% qui devrait être versé dans le courant du mois de mars selon la préfecture.
Demande d'indemnisation jusqu'au 24 février
Les éleveurs dont l'exploitation a été impactée par la grippe aviaire au printemps 2022 peuvent encore faire une demande d'indemnisation jusqu'au 24 février 2023.
Concernant la seconde vague d'influenza aviaire de l'automne et de l'hiver 2022-2023,"l'État n'a pas donné d'instructions", précise Christophe Labour, président de la section volaille de la FRSEA.
La manifestation organisée devant la préfecture visait aussi à aller chercher de l'information et à débloquer un second dispositif d'aide.