La protection temporaire est un dispositif prévu par l’article 5 de la directive européenne du 20 juillet 2001. L'obtenir pour un réfugié lui permet d'ouvrir des droits dans différents domaines. Un guichet d'accueil unique est ouvert à Nantes.
15 0000 personnes sont arrivées d'Ukraine en France depuis l'invasion de leur pays par la Russie le 24 février dernier. En tout, 3 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. essentiellement des femmes et des enfants.
Ces personnes sont des "déplacés" et non des "réfugiés", estimait mardi Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, soulignant qu'il fallait plusieurs mois pour obtenir le statut de réfugié.
"Nous avons créé sous l'impulsion de la France un statut européen de protection temporaire qui se met en place immédiatement. (...) C'est la première fois que cela se met en place. Cela leur permettra de retourner en Ukraine pour celles et ceux qui veulent retourner en Ukraine", a-t-elle expliqué au micro d'Europe 1.
La protection temporaire, c'est quoi ?
La protection temporaire est un dispositif exceptionnel prévu par l’article 5 de la directive européenne du 20 juillet 2001 qui vise à octroyer à tout réfugié une protection internationale immédiate à laquelle sont associés des droits.
Ces droits sont les suivants :
- droit à séjourner en France
- droit à accéder à un hébergement
- droit à bénéficier des aides personnalisées au logement (APL)
- droit à une allocation financière de première nécessité
- droit à accéder à des soins médicaux
- droit à accéder au travail
- droit au maintien des liens familiaux.
"Ce statut de bénéficiaire de la protection temporaire leur permettra de rejoindre leur pays d’origine plus facilement dès que la situation le permettra", précise la préfecture de Loire-Atlantique.
Un guichet unique à Nantes
Depuis le 7 mars 2022, les ressortissants ukrainiens sont accueillis à l'accueil général de la préfecture de la Loire-Atlantique de 09h à 12h30 et de 13h30 à 16h et à la sous- préfecture de Saint-Nazaire, de 09h à 12h et de 13h30 à 16h.
A la première visite, les ressortissants ukrainiens sont conviés à s'identifier. "Un recensement de leurs premiers besoins est effectué, précisent les services de la préfecture, un premier niveau d'information leur est délivré sur la procédure administrative, avec la remise du formulaire de demande de protection temporaire et de la liste des pièces à fournir".
Après ce premier accueil, les ressortissants ukrainiens sont convoqués à la MAN, la Maison de l'Administration Nouvelle, rue Viviani à Nantes pour le montage de leur dossier.
Il leur est possible d'envoyer au préalable les documents demandés : pref-ukraine@loireatlantique.gouv.fr. Ils se verront ensuite remettre l'autorisation provisoire de séjour et la carte d'allocation financière de première nécessité.
Mardi 15 mars, le président Macron s'est rendu dans un centre accueillant des réfugiés ukrainiens à La Pommeraye, commune de Mauges-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire.
"Notre devoir est de pouvoir les accueillir, les protéger dans les meilleurs conditions possibles, c'est un travail qui se fait avec nos élus sur tout le territoire avec souvent la solidarité très concrète des Françaises et des Français", a déclaré le chef de l'Etat.
Le président Macron a souligné que la France devait apporter aux réfugiés l'accès à "la santé, l'éducation", et, "par l'apprentissage de la langue, de donner une stabilité, une place, une dignité le plus vite possible".
50 000 places d'hébergement identifiées
La France a les moyens de recevoir et d'héberger "jusqu'à 100 000" personnes déplacées par le conflit en Ukraine, ont affirmé plusieurs ministres lundi, assurant que
l'Etat se prépare même à en "accueillir davantage".
"C'est un gros effort qu'ont fait l'Etat et les collectivités locales. Nous continuons travailler sur des scénarios où nous pourrions en accueillir davantage", a expliqué Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, lors d'un point presse.
"Nous avons pour l'instant identifié de l'ordre de 50 000 places" d'hébergement, a complété la ministre du Logement Emmanuelle Wargon. "Il y a des logements communaux, des propositions de particuliers et des solutions plus temporaires comme des centres de vacances", a-t-elle détaillé.
A ce stade, 4 600 déplacés d'Ukraine bénéficient d'un hébergement en France, a indiqué Emmanuelle Wargon.
Pour accueillir "une quantité importante de personnes arrivant d'Ukraine", un "hub" qui fera office de "lieu d'accueil unique" va être ouvert à Paris, a abondé Marlène Schiappa.
Ce lieu, qui sera l'un des halls du parc des expositions de la Porte de Versailles, ouvrira mercredi matin et remplacera le point d'accueil actuellement en place dans le nord de la capitale, selon Didier Leschi, patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).