Une rentrée scolaire mouvementée, une fois de plus marquée par la question du harcèlement scolaire, mais aussi par le manque de professeurs dans de nombreuses écoles, collèges ou lycées de notre région. Plus d’un établissement sur deux manquent d’enseignants en Pays de la Loire. Dimanche en politique fait le point sur ce début d'année sous tension.
Salaires, conditions de travail, perte de sens du métier, en 10 ans le nombre d'enseignants démissionnaires a fortement augmenté. À Angers dans le Maine-et-Loire et à Nantes en Loire-Atlantique, nous avons recueilli le témoignage de deux enseignantes. L'une a quitté l'éducation nationale, et est devenue libraire, l'autre s'interroge sur son avenir.
Céline Dupeyrat et Vincent Raynal sont allés à leur rencontre.
Le malaise enseignant
En Pays de la Loire, selon l’étude du Snes-FSU, syndicat enseignant, 52 % des établissements de notre région manquent d’au moins un enseignant. C’est 4 points de plus que la moyenne nationale.
Ce phénomène se retrouve dans tous les établissements, de la maternelle au lycée. Pour Céline Marcy, secrétaire générale de la FCPE 44, "l'école est le ciment de notre société et il faut un enseignant formé devant chaque élève".
Mais le malaise enseignant n'est pas que la cause du désintérêt pour la profession. Quand un étudiant à bac + 5 gagne moins de 2 000 € en début de carrière, le métier n'attire plus. Les 100 € accordés par le gouvernement ne suffisent pas selon Bernard Valin, co-secrétaire départemental FSU 44.
Le harcèlement scolaire
L’autre sujet de cette rentrée, c’est le harcèlement scolaire, avec ces drames, comme celui de Nicolas, lycéen de 15 ans en région parisienne. Il s’est donné la mort après avoir été victime de harcèlement l’année dernière. La responsabilité du rectorat de Versailles a été pointée du doigt, car les alertes des parents de Nicolas n’auraient pas été prises au sérieux.
Bernard Valin pointe le manque de personnel pour faire face : "C'est plus facile d'être harcelé au sein de l'institution quand l'assistante sociale ne vient qu'une journée par semaine dans le collège ou que l'infirmière n'est là qu'une journée ou une journée et demie aussi".
Mais le harcèlement est l'affaire de tous et "il faut avoir confiance dans la parole des enfants", selon Céline Marcy.
L'enseignement public face à l'enseignement privé
Le manque de professeur, le harcèlement, c’est aussi une réalité dans l'enseignement privé très important dans notre région.
37,4 % des élèves étaient dans le privé en 2021, soit deux fois plus que la moyenne nationale. En Vendée, ils étaient même 51,1 %, alors que le coût varie entre, 430 € pour la maternelle et, 1 249 € pour le lycée.
Samuel Gicquel, enseignant-chercheur, historien à l’Université Rennes 2, nous explique pourquoi cet ancrage est plus présent dans l'ouest de la France.
Aujourd'hui, les raisons de mettre son enfant dans le privé sont multiples : pour 10 % des familles, la question religieuse est primordiale et pour les autres, le sentiment que l'éducation est plus performante, ou encore simplement pour des questions de proximité.
Frédéric Delemazure, directeur diocésain 44 et président de l'URADEL, explique que "si la tradition religieuse perdure, les parents recherchent un projet éducatif pour leur enfant".
Harcèlements, démissions, manque d'enseignants, pour parler de cette rentrée mouvementée, Maxime Jaglin reçoit :
- Céline Marcy, secrétaire générale de la FCPE 44
- Bernard Valin, co-secrétaire départemental FSU 44
- Samuel Gicquel, enseignant-chercheur, historien à l’Université Rennes 2
- Frédéric Delemazure, directeur diocésain 44, président de l’URADEL
Katia Béguin, rectrice de l'Académie de Nantes, a annulé sa venue au dernier moment au vu de l'actualité.
► Dimanche en Politique, "l'école en souffrance", c'est ce dimanche 24 septembre à 11h25.
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