Universelle, la culture hip-hop se veut accessible à tous les publics, y compris aux sourds. Encadrés par des danseurs professionnels, les ateliers proposés lors du festival Hip Opsession 2023, ont fait carton plein.
Aaikya est l'une des rares danseuses professionnelles sourde en France. Guidée par ce qu'elle appelle sa musique intérieure, son corps ne fait qu’un avec le hip hop.
"Le hip-hop me permet de m’épanouir. Cela me donne confiance en moi, c’est le goût du travail, c’est une vraie passion. Elle me permet d’être investie, motivée et de plonger dans ce milieu hip-hop remplie de personnalités différentes", explique Aaikya.
"Ce goût-là, je l’ai depuis que je suis très petite. Je suis d’origine africaine, c’est la culture aussi de mes parents. C’est l’amour pour la danse et la musique qui m’ont permis de découvrir la culture africaine", poursuit-elle.
Autour d'elle, une dizaine de danseurs malentendants participent à un atelier de danse. Comme tous ne maîtrisent pas la langue des signes, les consignes sont uniquement visuelles.
Toutes les cultures devraient être ouvertes à tout le monde, à tous les citoyens français
Eremessi, rappeur et enfant de parents sourds.
"Les malentendants sont sur le territoire, paient leurs impôts, cotisent, ils ont le droit à des actions culturelles qui les concernent", défend le rappeur.
Loïc, lui, adore bouger. Il a participé à quelques spectacles dans sa jeunesse, un bonheur lointain qu'il retrouve enfin.
Dans une société audio-centrée, la norme c’est d’entendre. Le fait de voir des personnes sourdes qui peuvent atteindre le rang de professionnel me fait plaisir et m’encourage pour la suite.
Loïc
"On est en permanence dans des difficultés d’accessibilité, confie Loïc. Il faut cesser de dire qu’on ne peut pas. Il faut sensibiliser la société, qu’on nous regarde comme des égaux, parce qu’on peut aussi le faire. On voit bien le résultat aujourd’hui, j’espère que plus tard, ça va se répandre", poursuit-il.
Vibrez, dansez, au final deux heures de cours comme un pas de côté partagé.