Les bacs de compostage fleurissent un peu partout à Nantes Métropole, notamment au nord de la ville. Retrouvez l'emplacement des différents composteurs collectifs et des conseils pour devenir un pro du compostage.
315. C'est le nombre total de lieux de compostage collectifs installés. Cette pratique, qui consiste à recycler ses déchets alimentaires pour en faire du terreau, se développe de plus en plus en milieu urbain.
Une expérimentation depuis 2019
Une expérimentation est menée par la métropole dans les quartiers Nord qui abritent 25 000 habitants. "Pour un test grandeur nature c'est belle échelle. Et puis on a des pavillons, des résidences du logement social. Toutes les catégories sont représentées. Si ça fonctionne là-bas, ça peut fonctionner partout."
La collecte concerne toutes épluchures alimentaires : légumes, fruits, viandes, poissons, déchets de cuisine. Tous les habitants disposent d'un point d'apport volontaire. Il y en a 215 en tout. Et 7500 sceaux à compost ont été distribués.
"Les biodéchets peuvent servir à alimenter les sols. Aujourd'hui nous brûlons 37 000 tonnes de déchets par an. Cela pourrait devenir une ressource pour nourrir les sols. Les agriculteurs en ont besoin. Nous aussi, nous sommes une grosse métropole et nous allons devoir planter des arbres et végétaliser. Pour cela nous avons besoin de sols de qualité. Mieux vaut utiliser ces déchets que de les brûler.", explique Mahel Copey, vice-présidente en charge de la gestion des déchets à Nantes métropole.
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Les déchets sont ensuite récupérés et envoyés vers une plateforme de traitement des déchets, à Vallet, à 30 kilomètres à l'est de Nantes. Les déchets traités sont ensuite utilisés par les agriculteurs environnants.
Sur la zone d'expérimentation, près de 5 tonnes de déchets alimentaires sont collectés chaque semaine. Récupérés, ils sont ainsi détournés des modes de tri plus classiques, qui valorisent moins le traitement de ce type de déchets.
"C'est la fourchette haute de ce que l'on pensait pouvoir récupérer. Ce qui est surprenant c'est que cette troisième poubelle, visiblement les gens l'attendaient. On ne comptabilise que 3% d'indésirables (sacs plastiques, boîtes de conserves) au final. Donc oui, les gens jouent le jeu", se réjouit l'élue.
Entre 30 et 40€ d'aides pour s'acheter un bac à compost
En plus de tout cela, Nantes Métropole propose des aides financières pour tout ceux qui veulent se procurer des bacs à compost individuels.
30€ pour un composteur, 40€ pour un lombricomposteur, et jusqu'à 50% de réduction pour l'achat d'un broyeur, plus adapté à des associations ou à des collectifs de résidents.
Mais une fois son collecteur récupéré, encore faut-il bien trier. Un bon compost a besoin de 3 ingrédients : de la matière brune (déchets secs), de la matière verte (déchets humides) et de l'eau. On peut donc y mettre des coquilles d'œufs, des pelures de fruits ou de légumes, des sachets de thé ou du marc de café par exemple.
Par contre, il faut éviter d'y mettre de l'huile ou de la graisse alimentaire, la cendre est tolérée mais en petite quantité. La poussière ou la litière de vos animaux de compagnie n'est pas bonne non plus pour le compost, au même titre que la terre ou le sable, qui peuvent même ralentir le développement du compost.
Une démarche d'actualité puisque la loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV) prévoit une généralisation du tri à la source des biodéchets d'ici 2025. Le compostage de proximité est une solution simple à mettre en œuvre, efficace, peu coûteuse et peu émettrice de CO2.
"Le système sera étendu à toute la ville de Nantes. Nous multiplions les études et les évaluations jusqu'à fin 2022. L'idée ce n'est pas de collecter un maximum mais de lutter contre le gaspillage alimentaire et de transformer les biodéchets en bioressources", précise Mahel Coppey.
"Le geste doit être facile, pratique et propre et sans odeur. La loi de toute façon nous y obligera donc le centre ville devra être équipé aussi. Oui il y aura des contraintes spécifiques. Il faudra prendre en compte, le patrimoine. Pas le choix ce geste là devra rentrer dans le quotidien de chacun des habitants", conclut la conseillère métropolitaine