Sécheresse et interdiction d'arroser : comment les municipalités gèrent-elles pour leurs massifs fleuris ?

Depuis plusieurs semaines, des mesures de restrictions d'eau s'appliquent en Normandie. Certaines villes n'ont plus le droit d'arroser leurs plantes. Face à une sécheresse qui dure, les municipalités s'organisent et repensent leurs plantations ou systèmes d'arrosage.

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Retirer toutes les jardinières de l'espace public en plein mois d'août. Après un été marqué par de fortes chaleurs, telle est la décision prise par plusieurs communes normandes, dont la ville de Mézidon-Vallée-d'Auge.

Depuis l' arrêté préfectoral, publié le 12 août, les collectivités du Calvados n'ont plus le droit d'arroser leurs fleurs. Alors pour la première fois, la municipalité a proposé à ses habitants de "récupérer gratuitement les compositions les plus résistantes", mercredi 24 août.

Des dons de jardinières aux habitants

"Une centaine de jardinières ont été enlevées par les agents. Après un tri, une quarantaine de compositions ont été placées sous serre puis proposées aux habitants", explique Christophe Mouchel, directeur adjoint en charge des ressources et des moyens.

L'arrêté préfectoral interdisant également aux particuliers d'arroser, il leur faudra utiliser des réserves d'eau de pluie.

La ville de Mézidon-Vallée-d'Auge, quant à elle, estime que "cet été va accélérer une réflexion déjà en cours. Il va falloir diversifier et sélectionner des plantes qui ont besoin de moins d'arrosage."

Sélectionner des plantes moins gourmandes en eau

Dans l'Orne, le village de Saint-Fraimbault possède quatre fleurs à son palmarès. Pour autant, le village a réduit sa consommation d'eau par quatre, en l'espace de 20 ans.

Au printemps dernier, certains massifs fleuris ont par exemple été repensés : "Ici, ce ne sont plus des plantes annuelles, ce sont des plantes vivaces." Au-dessus, un paillage a été posé. "Cela nécessite deux à trois arrosages par saison, pas plus. Au lieu d'avoir des arrosages deux à trois fois par semaine", expliquait Eric Leroux, maire de Saint-Fraimbault, le 13 août dernier. 

On va continuer à adapter le type de fleurs, le fleurissement va évoluer. D'ailleurs, on ne parle plus de fleurissement mais d'embellissement et de mise en valeur du patrimoine.

Eric Leroux

Maire de Saint-Fraimbault

Pour conserver son label de village fleuri, malgré la sécheresse, la municipalité a tout de même obtenu une dérogation préfectorale pour arroser ses plantes.

"On se doit de préserver une manne économique pour la vitalité du petit bourg", argumente l'édile. "Bien entendu, on ne fait pas n'importe quoi. On raisonne. Ça semble important. On doit être un exemple pour la collectivité et nos concitoyens."

Des récupérateurs d'eau pour préserver les ressources

Si le département de la Seine-Maritime n'est actuellement pas concerné par de telles mesures de restriction d'eau, la ville de Malaunay travaille tout de même sur cette thématique, depuis 2019. 

"Historiquement, nous avions une seule cuve pour récupérer l'eau de pluie. C'était un peu juste pour assurer l'arrosage de nos espaces verts alors cela nous a encouragé à développer une action '"n toit, une cuve'"(…) L'ambition, c'est de développer ce système sur l'ensemble du patrimoine municipal ", explique Guillaume Coutey, maire.

Aujourd'hui, la commune n'utilise aucune eau potable pour arroser ses plantations. 

Chaque année, Malaunay consacre un budget de 23 000 euros à son fleurissement. "Quitte à dépenser, autant faire en sorte que ça ne soit pas gâché par un manque d'eau."

La commune a même mis en place un système pour arroser son terrain de football, en récupérant l'eau de la piscine lors de ses vidanges.

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