Incendiaire de Nantes : une véritable "course contre la montre" pour l'interpeller

Le soir de Noël puis quatre jours plus tard et encore le lendemain, mais il y en avait eu déjà début décembre. En tout, 23 départs de feux, tous volontaires, à Nantes et Saint-Sébastien-sur-Loire entre le 7 décembre et le 2 janvier. Un suspect a été arrêté mardi, il risque 10 ans de prison.

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C'est un dossier assez inhabituel sur Nantes, une série d'incendies volontaires qui ont eu lieu entre le 7 décembre et le 2 janvier dernier. 

Le suspect, un homme, âgé de 37 ans, a été interpellé mardi dernier. Il a été identifié par des témoignages concordants.

Pour le procureur de la République, c'est une véritable "course contre la montre" qui s'est engagée pour arriver à cette interpellation.

"Ce sont des faits dangereux car ce sont des feux qui ont été commis dans des caves ou parkings d'immeubles d'habitation, des boulangeries ont été détruites", a expliqué Pierre Sennès, le procureur de la République de Nantes, "Il y avait risque de mise en danger de la vie d'autrui donc il fallait absolument interpeller cette personne. D'autant qu'on avait le sentiment que tant qu'elle n'était pas interpellée, elle continuerait".
 

23 départs de feux

L'inquiétude s'est installée le soir du 24 décembre avec un incendie dans le parking souterrain d'un immeuble à Saint-Sébastien-sur-Loire, dans l'agglomération nantaise. Pas de blessé, mais 45 personnes passeront tout de même le réveillon dehors, le temps pour les pompiers d'éteindre l'incendie et de ventiler les lieux.

Même scénario dans le quartier Canclaux, puis le quartier de la gare. 
 

Trop d'incendies en trop peu de temps

Ces incendies sont inhabituels. Ils sont trop nombreux pour être le fruit du hasard. Même si le mode opératoire a varié lors cette série de feux.

Et ça continue : le 29 décembre boulevard Baboneau, le 30 quai de Versailles, le 31 boulevard Victor Hugo.

Deux boulangeries ont été détruites, celle de Malakoff ne pourra rouvrir avant deux mois.

A l'Hôtel de Police, les enquêteurs font le lien également avec d'autres départs de feux constatés début décembre. En tout, la série comporte 23 faits mais sont-il tous imputables à l'homme qu a été arrêté ce mardi ?
 

Repéré sur des images de vidéosurveillance

Car plusieurs images prises par des caméras de vidéosurveillance ont montré la présence d'un même homme sur différents lieux où sont intervenus les pompiers pendant cette période.

Et puis le 2 janvier explique la police, "une trace papillaire prélevée le 01/01/2020, sur la vitre d’un véhicule dans le parking sis au 5 rue de la Brasserie à Nantes, était identifiée comme appartenant au suspect."

Lequel a été repéré par un fonctionnaire de la brigade des violences urbaines quelques jours plus tard près de la poste Rollin, quartier Mellinet.
Agé de 37 ans, cet homme né à Nantes est sans domicile fixe depuis quelques mois. Arrêté, il a été placé en garde à vue mardi après-midi et nie tout en bloc.

Il dormira dès ce jeudi soir en prison ayant été condamné l'été dernier, en son absence, pour violences conjugales.

"C'est une personne connue pour des faits de violences, pour des faits d'outrage mais qui n'avait pas sur son casier judiciaire d'antécédents liés aux incendies", a précisé Pierre Sennès.

Le présumé incendiaire risque 10 ans de prison pour destruction ou dégradation par incendie. Le préjudice est estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros.
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