Inégalité salariale : à Nantes, des ateliers pour réduire les écarts de salaire entre les hommes et les femmes

En Pays de la Loire, les inégalités salariales entre les femmes et les hommes restent marquées. Négotraining, une initiative nantaise, propose aux femmes des ateliers pour apprendre à négocier leurs salaires, et ainsi contribuer à gommer les inégalités.

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Depuis 9h22 ce mercredi 3 novembre, les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année. Le calcul a été réalisé par la newsletter Les Glorieuses en se basant sur une donnée d’Eurostat datant de 2019, la dernière disponible : les femmes gagnaient 16,5 % moins que les hommes au niveau national.

L’inégalité flagrante persiste au fil des années. Pour tenter de l’atténuer, une initiative portée par la chaire impact positif de l’école de commerce nantaise Audencia propose aux femmes des formations gratuites pour apprendre à mieux négocier son salaire.  

Conseiller les femmes pour inverser la tendance

La formation Negotraining est née il y a 4 ans. "On a fait le constat que les femmes ont moins tendance à négocier leur rémunération. Un des leviers pour parvenir à l'égalité professionnelle c'est de leur donner confiance en elles, et des outils concrets pour rattraper le retard qu'elles ont sur les hommes", explique André Sobczak, titulaire de la chaire impact positif d'Audencia à l'origine du dispositif. 

Aujourd'hui, 3 000 femmes ont suivi la formation de trois heures, dispensée à Nantes, et désormais dans plusieurs autres villes de France et en visioconférence. Au programme : jeux de rôles, mises en situation et conseils pratiques. Certaines d'entre elles viennent sur le conseil de leur employeur.

Quand on interroge les femmes, beaucoup ont des craintes concernant la négociation et considèrent que c’est conflictuel. On leur dit que c’est gagnant-gagnant.

André Sobczak, titulaire de la chaire impact positif

Salariés davantage motivés et envieux de rester dans l'entreprise, les bénéfices des augmentations peuvent convaincre les employeurs. 

Quels sont les conseils donnés aux femmes ?

- Oser. Le manager ne va pas toujours proposer des augmentations spontanément.

- Bien préparer sa négociation. Si l'augmentation n'est pas possible, il ne faut pas hésiter à demander une prime ou d'autres avantages.

- Chiffrer ses performances. Cela permet de solidifier son argumentation.  

- Laisser le manager proposer une somme pour ne pas sous-estimer l'augmentation. Si c'est à la salariée de proposer une valeur, indiquer une fourchette dont la valeur basse correspond à ce que la femme souhaite obtenir

Pour en savoir plus, les inscriptions à la formation Negotraining se font sur ce site internet.

La majorité du temps, l'effort est payant : "Les deux tiers des femmes qui ont été formées ont tenté de négocier dans leur entreprise. Plus de la moitié d'entre elles ont obtenu une augmentation, une prime ou d'autres avantages", indique André Sobczak.

Comment s’explique cette inégalité salariale dans la région ?

En Pays de la Loire, elle est particulièrement creusée. En 2018, les femmes salariées percevaient un salaire moyen inférieur de 26 % à celui des hommes. C’était alors le deuxième écart le plus élevé de France métropolitaine.

La nature des contrats de travail est un vecteur d'inégalité : en France 9 salariés à temps partiel sur 10 sont des femmes. Avec près de 30 % des salariées entre 25 et 54 ans en temps partiel, la région Pays de la Loire est la plus marquée par ce phénomène.

Rapporté au salaire horaire, le fossé persiste : les hommes gagnent toujours 17 % de plus que les femmes en moyenne. Les fonctions exercées par des femmes sont en moyenne moins bien rémunérées que celles exercées par des hommes. Mais cela n’explique pas tout.

À catégorie socioprofessionnelle égale, les femmes gagnent toujours un salaire moyen inférieur. Par exemple, en 2018, un écart de 19,4 % a été observé pour les cadres et les professions intellectuelles supérieures. La négociation salariale est un outil qui peut ainsi être utilisé pour contribuer à combler ce fossé.

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