Une vingtaine de militants pro environnementaux se sont rassemblés ce mercredi matin devant l'aéroport de Nantes Atlantique. Lors d'une action non violente et teintée d'humour, ils ont dénoncé les soutiens financiers au secteur aérien alors que le vol Nantes-Paris se préparait à décoller.
Non violence et humour, les deux préceptes de base des actions du Groupe d'Intervention des Grenouilles Non Violentes, le GIGNV.
Ce mercredi matin, dans le cadre de la journée nationale d'action contre la réintoxication du monde, une vingtaine de militants de ce mouvement se sont rassemblés devant l'une des entrées de l'aéroport de Nantes Atlantique.
Après un briefing lors duquel les principes et motivations de cette action ont été rappelés aux participants, le groupe s'est équipé d'une banderole et d'accessoires puis s'est installé devant la porte de sortie de l'aérogare.
Les militants avaient ciblé le vol Nantes-Paris qui, pour eux, est symbolique d'un retour en arrière, aux pratiques d'avant le confinement qu'ils dénoncent, à savoir des vols de courte distance qui pourraient être supprimés du fait de l'existence de liaisons TGV.
Equipés de déguisements en forme d'avions, les manifestants ont pris position sans toutefois gêner les quelques usagers de l'aéroport en phase de réouverture.
"C'est pour les générations futures" dit un militant à une dame venue prendre son vol pour Paris. Déjà retardée par la fermeture du pont de Cheviré du fait d'un incident, cette dame n'a pas apprécié le message. "Dans ce cas, on n'a qu'à tout péter" répond-elle furieuse de cette nouvelle perturbation.
En fait de perturbation, la manifestation n'a eu aucun impact sur l'activité aéroportuaire, les manifestants se contentant de scander des slogans comme "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité."
"Nantes-Paris est-ce bien raisonnable ?" dit un autre militant aux passagers qui arrivent devant l'entrée.
Mathias est avec sa valise et profite de son avance pour s'en griller une dernière avant de prendre l'avion pour Nice, via Paris. Cet architecte dit comprendre et soutenir cette action. "On n'a qu à voter un peu plus écolo" se désole-t-il. Mais ça ne l'empêche pas de prendre l'avion. "Je n'ai pas les moyens de changer ce système, dit-il, mais je suis content qu'ils manifestent".
Le rassemblement aura duré à peine une heure, sans intervention des forces de l'ordre qui étaient présentes sur place. Le groupe a remballé ses accessoires après un dernier discours. "Bravo à tous, a dit l'un d'eux, on reviendra tant que de vraies mesures pour le rationnement du transport aérien ne seront pas prises."
Un autre a appelé de ses vœux le développement des trains de nuit qui permettraient de relier par exemple Nantes à Marseille sans prendre l'avion.
La politique d'aide au secteur aérien annoncée par le gouvernement est, selon ces militants, une survivance de l'ancien monde d'avant la crise du Covid-19. "Il ne faut pas revenir aux erreurs du monde d'avant" disent-ils.