Le fondateur du RAID, Robert Broussard a été fait commandeur de la légion d'honneur. L'occasion de revenir sur un événement marquant de sa carrière et de l'histoire de la ville de Nantes : la prise d'otages de la cour d'assises de Nantes par Georges Courtois en 1985, un mois après la création de sa police d'élite.
"C'est une fierté personnelle" et "un hommage à la police actuelle et passé". C'est en ces quelques mots que Robert Broussard, le surnommé "super-flic", figure emblématique de la police française a accueilli la légion d'honneur qui lui a été remise, mercredi 29 novembre place Beauvau par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Honoré de remettre ce soir, au nom d’@EmmanuelMacron, les insignes de Commandeur de la Légion d’honneur à Robert Broussard : « les générations retiendront de vous le courage, la ténacité, la pugnacité, ces vertus qui font le grand flic, mais surtout le grand Français ». pic.twitter.com/YNxgM8lwtY
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 29, 2023
Robert Broussard, 87 ans n'a pas caché son émotion.
Sa carrière aura été marquée par plusieurs événements célèbres. Le traque et l'arrestation de l'ennemi public numéro un des années 70, Jacques Mesrine, la création du RAID, "l'unité d'intervention spécialisée de la police nationale qui contribue à la lutte contre toutes les formes de criminalité sur l'ensemble du territoire" en 1985 et un mois plus tard, la prise d'otage au palais de justice de Nantes.
Une prise d'otages de 34 h
Le 19 décembre 1985, Georges Courtois avait pris en otage la cour d'assises de Nantes et exigé que les caméras de France 3 filment dans la salle d’audience, devenue camp retranché.
34 heures de prises d'otage lors du procès de l'homme qui tiendront en haleine la France entière et qui mettront en scène les négociations entre le patron du RAID et le preneur d'otages.
Les deux hommes se sont d'ailleurs retrouvés face à face, lors d'un documentaire "Prise d'otages en direct à la cour d 'assises", écrit et réalisé par Olivier Pighetti en 2017.
Des retrouvailles, plutôt tendres entre les deux hommes comme le souligne un extrait, digne d'une scène de cinéma.
Les deux hommes avaient souri de la situation d'alors.
"Je suis content de te voir, mais c'est pas pour cela que je vais partir en java ce soir" avait commencé Robert Broussard". Ce à quoi Georges Courtois avait répondu : "Ah bon alors on part pas en boîte ce soir (rires)". "Non, avec moi ça marche pas et tu le sais très bien" avait répliqué l'ancien superflic.
France 3 Pays de la Loire avait également consacré une émission "Dimanche en politique sur la prise d'otages de 1985.
Au cours de la cérémonie de ce mercredi 29 novembre, Gérald Darmanin a salué le parcours de "l'enfant de Charente-Maritime", "fils de classe populaire rurale", "pur produit de la méritocratie". "C'est votre courage, votre ténacité et votre pugnacité qui ont fait de vous un grand Français", lui a-t-il dit.