Du médecin généraliste qui ne trouve pas de remplaçant lorsqu'il part à la retraite au secteur hospitalier qui manque de bras, c'est tout le secteur de la santé qui va mal. Nouvel exemple d'une crise majeure : l'hôpital privé Confluent, à Nantes, reporte des opérations et filtre l'entrée aux urgences.
Difficile d'avoir des chiffres sur ce qui se passe à l'hôpital privé Confluent à Nantes mais ici, comme dans d'autres établissements hospitaliers, le personnel souffre de conditions de travail dégradées. Il n'en peut plus de cumuler des gardes supplémentaires, de venir pallier les absences. Les démissions augmentent nous dit-on sur place et ils sont de plus en plus nombreux à se mettre en arrêt, épuisés.
Ceux qui s'en vont vers le secteur public, au CHU, ne retrouvent pas forcément de meilleures conditions de travail, mais des salaires plus élevés.
"On a des jeunes diplômés qui ont six mois de diplôme et qui se disent : finalement c'est pas fait pour moi." déplore Nicolas Esseul, délégué CFDT à Confluent.
Manque de lits et épidémies
L'augmentation de l'activité ces dernières semaines d'hiver, n'a rien arrangé.
"La situation est un peu la même que sur toutes les urgences de France, explique Nicolas Esseul. Il y a la période épidémique avec un gros afflux en particulier la semaine dernière. Avec beaucoup de patients à prendre en charge et qui stagnent aux urgences, faute de lit pour les faire monter en hospitalisation."
Le manque de lits dans les établissements de soins de suite, où devraient aller les patients après les soins à l'hôpital mais qui sont encore dépendant, est une autre donnée du problème. Car, s'ils ne peuvent aller dans ces centres, faute de places, les patients restent en hôpital alors qu'ils devraient libérer des places.
Des urgences saturées partout
Conséquence : depuis mercredi, l'accueil des patients en ambulance aux urgences est stoppé. Ces patients sont dirigés sur le CHU par la régulation du 15. Aux urgences de l'hôpital Confluent, on accueille désormais uniquement les patients piétons qui ne nécessiteraient pas d'hospitalisation par la suite.
"L'objectif est, assez rapidement on l'espère, de pouvoir rouvrir dans de bonnes conditions." déclare François Blonz, le directeur des opérations de l'hôpital privé Confluent.
Pour libérer des lits, une trentaine d'opérations non urgentes ont été reportées cette semaine à Confluent.
Côté CHU de Nantes, l'engorgement des urgences est également problématique. Selon des représentants CGT, l'attente est en moyenne de 44h ! Les urgences vitales étant traitées le plus rapidement possible.