La centrale de Cordemais en Loire-Atlantique fermerait en 2027, le projet Ecocombust abandonné

La centrale à charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique, ne connaitra pas de reconversion. Le projet Ecocombust 2 qui avait pour ambition de produire de l'électricité avec des pellets de bois est abandonné. La nouvelle est tombée ce lundi 23 septembre.

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Le projet avait été validé le 20 janvier 2023 par le Ministère de la Transition écologique. Un soulagement à l'époque pour les salariés du site engagés depuis de longs mois pour porter l'alternative. À savoir, la transformation de la centrale à charbon en usine de fabrication de pellets et en centrale biomasse.

Mais ce lundi 23 septembre, la nouvelle est tombée, comme l'a révélé l’agence API, le projet Ecocombust est abandonné. La centrale de Cordemais ne sera pas transformée en usine de production de black-pellets. Cette reconversion aurait dû permettre à la centrale de poursuivre son activité durant une douzaine d’années. 

LIRE AUSSI. Reconversion de la centrale de Cordemais. Le ministère de la Transition écologique valide officiellement le projet Écocombust

Une "situation incompréhensible, prématurée et inconcevable"

Le 16 septembre dernier, EDF a annoncé au syndicat CGT vouloir stopper le projet Ecocombust 2 dans la mesure où les discussions entre EDF et Paprec sont demeurées infructueuses, sans le "soutien économico-industriel" de l'État, précise la CGT dans un tract publié ce lundi 23 septembre.

En lieu et place, EDF aurait annoncé vouloir construire une usine de fabrication de tuyaux sur le site par le biais de sa filiale Framatome et donc stopper la production d'électricité de la centrale à compter de 2027.

Une "situation incompréhensible, prématurée et inconcevable eu égard au travail fait par le site pour engager sa conversion".

"Suite aux échanges qu'on a eu avec la direction d'EDF la semaine dernière, lundi et mardi, ils se sont donnés un mois pour pouvoir voir si cette décision sera entérinée ou si une variation peut être possible", précise Gwenaël Plagne, élu CGT EDF Cordemais.

"Si cette décision était prise, c'est une friche industrielle que laissera EDF sur Cordemais, car l'usine Framatome ne sera jamais prête en 2027".

On a des grandes questions autour du délai, autour de sa faisabilité

Gwenaël Plagne

Pour la CGT, il s'agit d'un "affront", de "mépris", d'"injure qu'EDF fait à tout le territoire ligérien qui n'avait pas besoin de ça pour déjà être en grande difficulté sur l'emploi industriel".

Les travailleurs du site sont utilisés comme contre-feu ou chair à canon dans un autre combat

CGT de Cordemais

Communiqué de presse

"Il semblerait qu'EDF n'a pas mis toute l'énergie, en tout cas, c'est notre version, n'a pas mis toute l'énergie pour pouvoir réussir à faire aboutir ce projet qui vient des travailleurs du site organisé par la CGT", estime Gwenaël Plagne.

Matthias Tavel, le député de la 8ᵉ circonscrpiption de Loire-Atlantique a aussitôt réagi sur X : "La décision unilatérale du PDG d'EDF de renoncer au projet ecocombust ne respecte ni l'engagement du président de la République ni les promesses aux élus, ni les partenaires et salariés engagés pour la conversion. Elle doit être retirée sans délai !" 

"Ce qui est profondément choquant, et qui témoigne d’un certain mépris, y compris de la part du Gouvernement, qui, en février 2022, a relancé le projet, malgré les alertes d’EDF, ce sont le temps qu’il a fallu – 8 ans ! – pour se rendre compte de ses fragilités, et l’absence de prise en compte de projets alternatifs d’envergure", a déclaré Christelle Morançais, présidente de région, dans un communiqué. 

 "J'ai compris, dès 2021, qu’on ne pouvait pas jouer l’avenir de Cordemais sur le seul projet EcoCombust. J’ai demandé, il y a maintenant plus de 3 ans, au Gouvernement et à EDF d’étudier des scenarios industriels complémentaires. J’ai même proposé que, parmi d’autres hypothèses, l’implantation d’une petite centrale nucléaire, dite « SMR » (Small Modular Reactor), soit examinée. Sans suite sérieuse, à ce jour…Il est désormais évident que l’avenir de Cordemais se jouera sur une diversité d’activités industrielles qui doivent correspondre au savoir-faire des salariés, et au potentiel exceptionnel du site", ajoute la présidente des Pays de la Loire.

350 personnes travaillent actuellement sur le site de Cordemais.

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